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Anticoagulants

Anticoagulants : éviter la thrombose sans trop de risque hémorragique

Les nouveaux anticoagulants (AOD = anticoagulants oraux directs) ne sont pas plus à risque d’hémorragies que les anti-vitamine K mais ils sont beaucoup plus faciles à manier. Comme tous les anticoagulants, ils exposent à un risque de saignement. Ils sont le reflet d'un compromis efficacité/tolérance validé dans des études rigoureuses.   Par le Dr Damien Amouyel

vicvic13/istock
Définition
Comment ils agissent ?
Pour quelles maladies ?
Quand les éviter ?
Avantages et inconvénients
Quels sont les risques ?
Comment prendre les AVK ?
Comment prendre les AOD ?
Leur Histoire
Mots clés

Qu’utilisait-on dans l’histoire pour traiter les caillots de sang ?

Comment a-t-on découvert l’héparine ?

Comment a-t-on découvert les AVK ?

 

 

Qu’utilisait-on dans l’histoire pour traiter les caillots de sang ?

 

Dans l’antiquité, Hippocrate et ses contemporains basaient leur pratique médicale sur la théorie des humeurs. Cette théorie expliquait le fonctionnement du corps humain par la circulation de 4 fluides : le sang, le phlegme, la bile jaune et la bile noire. L’atteinte d’une de ces humeurs était à l’origine des différentes pathologies. Lorsqu’il s’agissait du sang, il était coutume d’utiliser du vin ou du vinaigre pour l’acidifier et dissoudre les caillots. Une méthode plus radicale était également employée, la réalisation de saignées. Au XVIe siècle, des médecins et apothicaires tels que Ambroise Paré ou Pierre Belon vantaient les mérites d’un ingrédient très particulier de la pharmacopée de l’époque : la poudre de momie. Très prisée chez les rois de France comme François 1er ou les ecclésiastiques, la poudre de momie, diluée dans un liquide et ingérée, pouvait entre autre soulager les douleurs et dissoudre les caillots sanguins.

 

Comment a-t-on découvert l’héparine ?

 

La molécule appelée héparine a été découverte pour la première fois en 1916 par Jay MacLean et William H. Howell. Le premier, étudiant en deuxième année de médecine, réalisait un stage de recherche chez le second. Travaillant sur des molécules procoagulantes, Jay MacLean mis en évidence un composé particulier dans des cellules hépatiques de chiens. Ce composé semblait avoir des propriétés anticoagulantes in vitro, vérifiées lors d’expérimentations animales. En 1918, William H Howell continua les travaux de recherche sur cette molécule, qu’il appela « Héparine » du latin hepar signifiant foie. L’objectif final d’Howell était de développer un médicament. Il aura fallu attendre 6 ans pour que la toute première forme d’héparine soit commercialisée. Mais ses effets secondaires étaient tellement importants qu’il fallu relancer les recherches pour améliorer la molécule. Ce n’est qu’en 1937, que les premiers essais sur l’homme furent concluants, sans effet indésirable grave.

 

Comment a-t-on découvert les AVK ?

 

Comme un certain nombre de découvertes dans l’Histoire, celle de la molécule composant les antivitamines K est tout à fait fortuite. Il faut remonter en 1921 dans les régions agricoles des Etats-Unis et du Canada, lieux d’élevage du bétail bovin. Un jour, un paysan s’est inquiété, auprès de son vétérinaire, de la survenue, chez certaines de ses bêtes, d’hémorragies inexpliquées. Après enquête, il s’est avéré que les animaux malades avaient été nourris avec du trèfle doux moisi. Ce n’est que vingt ans plus tard, en 1940, que des scientifiques ont réussi à comprendre le phénomène et à identifier les molécules incriminées. Le trèfle doux (ou mélilot officinal) comportait une molécule appelée « coumarine » qui s’est modifiée suite à la prolifération d’une moisissure, donnant la molécule de « dicoumarol » aux propriétés anticoagulantes. Le dicoumarol entre toujours dans la composition de médicaments actuels.