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Binge drinking

Même occasionnelle, la cuite du Nouvel An est mauvaise pour la santé

Par Mégane Fleury

La consommation importante d’alcool en un temps réduit a des conséquences sur le cerveau, même si on ne se laisse aller que de temps en temps.  

bernardbodo/ISTOCK
D’après l’observatoire français des drogues et des toxicomanies, 44% des jeunes de 17 ans ont déjà pratiqué le binge-drinking.
L’alcool est la deuxième cause de mortalité en France, après le tabac.
Le cerveau des adolescents n’est pas mature, ce qui le rend plus vulnérable face aux effets de l’alcool.

Cette année, il n'y aura finalement pas de couvre-feu pour la soirée du 31 décembre, ce qui ne doit pas faire oublier les dangereux effets de l’alcool. Ils sont particulièrement importants lors du binge-drinking : c’est-à-dire quand l'alcool est bu dans de grosses quantités (au moins 70 g d’éthanol pur) sur une période réduite (moins de deux heures). 

Un sommeil perturbé

Une soirée de binge-drinking peut avoir des conséquences dramatiques : conduite en état d’ivresse, violences ou encore rapports sexuels non-protégés. Mais cela peut aussi perturber le sommeil. En 2018, une équipe de scientifiques américains s’est intéressée aux effets à court-terme de ce mode d’alcoolisation en menant une étude sur des souris. Ils leur ont fait subir des sessions de binge-drinking de quatre heures, tout en analysant leur sommeil. Dès la première séance, le fonctionnement du gène responsable de la régulation du sommeil était perturbé et les souris dormaient moins. "Si vous consommez de l’alcool en excès et très vite, le lendemain, vous ressentirez un manque de sommeil et vous allez avoir besoin de boire encore plus d’alcool pour parvenir à dormir", expliquait Mahesh Thakkar, l’un des auteurs de la recherche. 

Quand le cerveau trinque 

Lorsque le binge-drinking est répété dans le temps, ce n’est plus seulement le foie qui est en danger. Plusieurs études scientifiques ont montré que cette pratique était néfaste pour le cerveau. Des scientifiques de l’université de Reims Champagne-Ardenne en ont fait le constat en réalisant des tests de mémorisation avec différents groupes de jeunes, adeptes ou non de ce mode de consommation.

"Le comportement de consommation excessive d'alcool affecte les processus de stockage et de rappel de la mémoire verbale épisodique, concluent-ils. L'échec scolaire décrit chez les buveurs occasionnels pourrait être en partie lié à cet effet néfaste." D’autres travaux ont démontré que le binge-drinking provoquait des pertes de densité de la matière blanche, dont le rôle est de relier les différentes régions du cerveau pour transmettre les messages entre les cellules nerveuses. La matière grise du cerveau, dont font partie les neurones, est également endommagée par le binge-drinking.