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Découverte scientifique

La graisse aide nos défenses immunitaires

Par Mégane Fleury

Les gouttelettes de graisse aident les cellules à attaquer les bactéries. Un processus qui pourrait aider à trouver des parades face aux agents infectieux résistant aux antibiotiques.

alphaspirit/istock
La graisse aide les cellules à fabriquer des protéines toxiques dirigées vers les agents infectieux
Cette découverte pourrait aider à lutter contre les bactéries qui résistent aux antibiotiques

La graisse peut nous sauver. Une étude de l’université du Queensland en Australie montre qu’elle participe à la lutte contre les bactéries. Les scientifiques avaient déjà démontré le rôle important du gras, comme nourriture pour les cellules, mais il serait aussi une arme pour le système immunitaire. "Le gras fait partie de l’arsenal des cellules, elles fabriquent des protéines toxiques, les cachent dans des gouttes de lipide et ensuite les envoient sur les intrus", schématise Robert Parton, auteur principal de l’étude. 

Des fonctions multiples 

"C’est une manière de se protéger pour les cellules, en utilisant le gras comme une arme cachée", précise-t-il. Avec son équipe, ils ont fait ce constat en travaillant sur des mouches à fruit. En cas d’infection, des gouttelettes de lipide se déplacent  dans les macrophages, les cellules présentes dans les globules blancs : elles se dirigent vers la zone où se situent les bactéries. Mais ce n’est pas leur seul rôle, car la présence des bactéries peut également modifier l’alimentation des cellules. "Les gouttes de lipide peuvent être utilisées comme une source d’énergie pour les mitochondries, lorsque les autres nutriments manquent", ajoute Matt Sweet, co-auteur de l’étude.  

Cette découverte apporte des informations importantes pour la lutte contre les infections. Les chercheurs souhaitent poursuivre leurs investigations pour comprendre comment les gouttes de lipide parviennent à cibler les bactéries. 

Un outil pour lutter contre l’antibiorésistance 

"En ayant davantage d’informations sur les mécanismes de défense de l’organisme, nous pourrons développer de nouvelles thérapies, qui ne sont pas basées sur les antibiotiques, pour lutter contre les infections résistantes aux médicaments", souligne le chercheur. L’antibiorésistance est la conséquence de l’utilisation massive d’antibiotiques à travers le monde : les bactéries se transforment et développent des gènes résistants à ces médicaments. L’Organisation mondiale de la santé considère ce phénomène comme "l’une des plus grandes menaces pour la santé". Le Centre européen de contrôle des maladies estime que 25 000 personnes en décèdent chaque année sur le continent.