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Rééducation

Coronavirus : après la réanimation, les patients doivent passer par la rééducation

Par Anaïs Col

Lorsqu'ils sortent de réanimation, les patients covid ont perdu 20% de leur masse musculaire et doivent réapprendre à bouger et à respirer seuls. 

Sirichai Saengcharnchai /istock

2667 personnes étaient en réanimation jeudi 9 avril, un chiffre en baisse pour la première fois selon le Directeur Général de la Santé Jérôme Salomon. Mais derrière les sorties de réanimation, se joue un autre combat : celui de la rééducation et du retour à la vie normale.

Une perte de la masse musculaire

Lorsqu'ils sont admis en réanimation, les patients covid sont branchés à un respirateur et plongés dans un coma artificiel qui durera au minimum 2 semaines. "On m'a intubé, et après pour moi c'était le trou noir. Il y a eu le fameux train mis en place, je n'en ai aucun souvenir", explique  BFMTV Marc Proust, 68 ans, diagnostiqué mi-mars et hospitalisé pendant un mois. Transféré de Strasbourg vers La Roche-sur-Yon (Vendée), il est enfin rentré guéri chez lui. "Je reviens de l'enfer, j'ai dû faire partie des gens qui glissent, dérapent et qui au dernier moment s'accrochent".

Mais Marc Proust a gardé des séquelles puisqu'il souffre d'un souffle court, de pertes d'équilibre et de douleurs musculaires. Lorsqu'ils sont dans le coma, les patients covid perdent en moyenne 20% de leur masse musculaire en une dizaine de jours, ce qui les obligent à "refabriquer du muscle, à récupérer sur le plan moteur et sur le plan neurologique", explique dans C à vous le Pr Jean-Daniel Chiche, chef-adjoint du service de réanimation à l'hôpital Cochin. 

Il s'agit de "reprendre un petit peu les fonctions de base comme se remettre assis au bord du lit, se remettre debout, qui nécessitent pas mal de muscles", détaille un kinésithérapeute dans un reportage France 3.

Le syndrome de stress post-traumatique

"On sait qu'il y a des pertes cognitives, des syndromes de stress post-traumatique avec de l'anxiété et de la dépression", précise le Pr Chiche. Passer trois semaines en réanimation génèrerait selon ses connaissances, un stress post-traumatique 5 fois plus élevé que celui de soldats de l'ONU de retour d'une mission. Notamment à cause de l'ampleur des soins et du fait d'avoir frôlé la mort. 

"De la même manière que pour les victimes d'attentat de guerre, on parle de syndrome de stress-post traumatique, confirme à LCI Sabine Sportouch, psychologique clinicienne en service de réanimation. Il va se traduire par des troubles anxieux, des cauchemars, des troubles du sommeil importants, une irritabilité..." Il est conseillé aux patients et à leur proche de suivre une thérapie en cas de besoin.