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Congrès européen de cardiologie

Crise cardiaque : le groupe sanguin O est associé à un plus faible risque

Par Anne-Laure Lebrun

Les personnes du groupe sanguin A, B ou AB sont plus à risque d'être victimes d'un infarctus car elles seraient plus sujettes aux thromboses.

amoklv/epictura

Les groupes sanguins ne déterminent pas seulement la compatibilité entre deux personnes pour une transfusion. Ils permettraient également d’identifier les individus les plus à risques d’infarctus du myocarde, rapporte une vaste étude présentée ce week-end au Congrès européen de cardiologie organisé à Paris. Ces travaux de scientifiques néerlandais montrent en effet que le groupe sanguin O est lié à un plus faible risque de crise cardiaque les groupes A, B ou AB.

Pour mener cette étude, Tessa Kole de l’université de Groningen (Pays-bas) a réalisé une méta-analyse à partir d’une dizaine de publications rassemblant près de 1,3 million de participants, dont 519 000 personnes du groupe O que l’on surnomme les « donneurs universels ». Ces différents travaux précisaient la prévalence des maladies cardiovasculaires telles que les pathologies coronaires, l’insuffisance cardiaque ou encore les crises cardiaques, et la mortalité cardiovasculaire.

Au total, 18 650 accidents coronariens ont été recensés. Plus de 11 000 ont été observés chez des individus du groupe A, B ou AB et les 7 200 restants ont touchés des personnes du groupe O. En outre, plus de 28 360 cas de maladie cardiovasculaires ont été enregistrés, dont près de 11 000 chez les donneurs de sang universels.

 

Source : Etablissement français du sang (EFS). 

Terrain favorable aux maladies cardiaques

Si l’analyse des chercheurs néerlandais ne suggère pas de risques différents en terme de mortalité cardiaque, ils démontrent « qu’être du groupe sanguin A,B ou AB est associé à un risque accru de 9 % d’être touchée par un incident coronaire, ainsi qu’un risque augmenté de 9 % d’évènements cardiaques, et en particulier d’infarctus du myocarde ».

Pour l’heure, les chercheurs ne savent pas expliquer pourquoi le groupe sanguin O apporte une relative protection. Ils exposent toutefois quelques pistes. D’une part, la littérature scientifique tend à montrer que les personnes n’appartenant pas au groupe O possèdent une plus grande quantité de protéines jouant un rôle dans l’agrégation des plaquettes, ce qui augmenteraient leur risque de thrombose veineuse. D’autre part, elles sont aussi plus sujettes à un excès de cholestérol, en particulier le groupe A. Enfin, ces personnes présentent en plus grande concentration une molécule pro-inflammatoire qui favorise et aggrave l’insuffisance cardiaque.

« Dans le futur, les groupes sanguins pourraient être considérés comme un élément à prendre en compte lors de l’évaluation des risques cardiovasculaires, tout comme le cholestérol, l’âge, le sexe ou la pression artérielle, a indiqué Tessa Kole, tout en reconnaissant que des travaux sont encore nécessaires avant d’en arriver là.