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Fatigue hivernale

Pourquoi l’organisme est à bout

Par Raphaëlle Maruchitch

La fatigue va aujourd’hui quasiment de pair avec l’hiver. Les causes, elles, restent physiologiques mais des petites astuces permettent de l'atténuer.

JACQUEMART/ISOPIX/SIPA

« Alors, comment vas-tu ? » En ce moment, à cette question, rares sont les personnes qui répondront autre chose que : « Je suis fatigué, épuisé, vidé...» La dépression hivernale est bien connue ; chaque hiver, elle sévit. D’après une étude britannique, le plus gros écart de qualité de sommeil se situe entre le mois de février et celui de mars.
Le creux de la vague avant de compter retrouver la forme se trouve donc maintenant. Face à ce constat, certains adoptent une attitude fataliste. D’autres s’interrogent chaque année sur les façons de venir à bout de leur épuisement hivernal. Mais avant de pouvoir remédier au mal, encore faut-il savoir d’où il vient.

Un phénomène médicalement vrai

En hiver, les jours sont plus courts et l’ensoleillement moindre. La température est basse. L’organisme est plus vulnérable et mis à rude épreuve, avec les virus et infections de la sphère ORL qui pullulent : l’épidémie de grippe est actuellement intense lorsque celle de gastro-entérologie s’achève tout juste. Du coup, pour lutter contre ces facteurs, le corps doit mobiliser et dépenser plus d’énergie. En outre, certaines hormones circannuelles, c’est-à-dire dont le rythme de production diffère selon la période de l’année, pourraient s’ajouter à la liste. On peut par exemple citer la sérotonine, impliquée dans la régulation du sommeil.
Le mauvais temps, indépendamment du manque de lumière, peut accentuer l’ambiance de morosité générale. De la sensation de se sentir abattu à celle de se sentir fatigué, il y a parfois peu. A cela, il faut ajouter une tendance à être plus négligent sur le rythme de vie en général, sans oublier le stress ou encore la surcharge de travail.


Ecouter le Dr Marie-Françoise Vecchierini, neuropsychiatre à l’Hôpital Hôtel-Dieu, spécialiste de la médecine du sommeil : « On tend à accumuler des activités qui amputent la nuit de sommeil, pour allonger les journées ».



De fait, en plus des règles hygiéno-diététiques comme veiller à sa bonne alimentation, il faudrait dormir plus pendant la période hivernale. Le rythme auquel on se couche et on se lève est également primordial.


Ecouter le Dr Marie-Françoise Vecchierini : « C’est surtout l’heure du lever qui est importante. Elle devrait déterminer l’heure de coucher. »



« La qualité et la quantité du sommeil s’avèrent très dépendantes de la bonne synchronisation de l’horloge biologique avec les horaires de coucher et de lever, relevait l’Institut de veille sanitaire dans un bulletin consacré à l’épidémiologie des troubles du sommeil, en novembre dernier.  Cette synchronisation se trouve fréquemment perturbée [notamment] chez les jeunes adultes, chez les personnes âgées […] et également chez la majorité des adultes, qui décalent leurs horaires de coucher et de lever d’au moins une heure le week-end ».
Si le manque de sommeil s’ajoute à la fatigue physique, c’est alors le cercle vicieux. Pour le briser, on peut s’évader vers le soleil des montagnes lors des prochaines vacances pour recharger les batteries.
Sinon, le moyen le plus sûr d’échapper au coup de pompe de l’hiver reste donc encore de l’anticiper. Encore faut-il que cela soit compatible avec les vies personnelle et professionnelle.