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Diabeloop

Diabète : un pancréas artificiel développé en France

Par Audrey Vaugrente

Dix CHU français ont accepté d'évaluer le premier pancréas artificiel mis au point dans l'Hexagone. L'essai clinique se fait en partenariat avec la Fédération française des diabétiques.

Le pancréas artificiel Diabeloop

Voilà qui devrait plaire aux adeptes du made in France : l’Hexagone développe son premier pancréas artificiel. Ce système, destiné à délivrer automatiquement de l’insuline aux patients diabétiques, est en phase d’essais cliniques dans le pays. Diabeloop, c’est son nom, a réussi à rassembler les équipes de 10 centres hospitaliers universitaires (CHU) ainsi que les patients de la Fédération française des diabétiques (AFD).

Un système très attendu

Certaines formes de diabète sont dites insulino-dépendantes. Cela signifie que le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline pour réguler le glucose sanguin. Parmi les diabétiques de type 1, 18 % sont donc équipés d’une pompe à insuline, qui injecte l’hormone à la demande. Mais ce système a une limite majeure : les patients doivent mesurer régulièrement leur glycémie.

Le pancréas artificiel, lui, fonctionne « en boucle fermée » : la pompe à insuline délivre automatiquement l’insuline en fonction de la glycémie évaluée par un capteur qui mesure le glucose sanguin. S’y ajoute un algorithme qui calcule et anticipe les dépenses et apports énergétiques à venir. Le système est donc plus fiable que ce que pourrait prévoir les malades. Et ces derniers l’attendent avec impatience.

D’après un sondage réalisé auprès de 738 membres de l’AFD, une majorité des diabétiques pensent qu’un tel dispositif pourrait « complètement » ou « beaucoup » les soulager. 48,5 % aimeraient même en bénéficier dès à présent de façon « extrêmement probable ».

Ecoutez...
Eric Renard, diabétologue au CHU de Montpellier (Hérault) : « La pompe est reliée à un smartphone lui-même relié à un capteur qui mesure le taux de glucose sous la peau. »

 

De petits essais en cours

Sur le principe, le pancréas artificiel Diabeloop n’apporte pas de réelle révolution dans le secteur. « Mais il met en jeu des équipes françaises, souligne Eric Renard, qui fait partie du comité scientifique. Le CEA-Leti est chargé de travailler sur l’algorithme, 10 CHU participent aux essais cliniques. » Les concurrents de Diabeloop ont cependant pris de l'avance, et sont presque en fin d'évaluation. Du côté du dispositif français, les essais prévus pour ce mois de mars incluront 15 patients qui le testeront pendant 3 jours. Ce n’est qu’en 2017 qu’un essai plus large, sur 100 patients, sera lancé en vue d’un marquage CE. La prochaine étape sera d’ouvrir l’insuline en boucle fermée aux enfants. Là aussi, des études sont en cours et ont démontré un impact sur les hypoglycémies et hyperglycémies nocturnes.