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Commissariat

Asnières-sur-Seine : un seul policier atteint de tuberculose

Par Anne-Laure Lebrun

EXCLUSIF. Une seule fonctionnaire de police du commissariat d'Asnières-sur-Seine est atteinte de tuberculose. La seconde policière est atteinte d'une infection tuberculeuse latente.

POL EMILE/SIPA
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Parmi les 3 cas suspectés de tuberculose au commissariat d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), un seul cas est avéré. Signalée le 27 mars dernier, la jeune policière d’une trentaine d’années a été hospitalisée. « Elle est aujourd’hui en arrêt maladie et suit son traitement dans sa famille », a indiqué ce vendredi à Pourquoidocteur Jean-Paul Pecquet, directeur territorial de la sécurité de proximité (DTSP) des Hauts-de-Seine. « La seconde femme signalée le 2 juillet est atteinte d’une infection tuberculeuse latente et n’est pas contagieuse, selon les médecins », ajoute-t-il. Pour le moment, on ne sait pas si les deux femmes ont été infectées par le même germe.

C’est lors d’une réunion tenue au commissariat d’Asnières-sur-Seine jeudi 9 juillet que les fonctionnaires de police ont appris les résultats d’analyse. Cette réunion a rassemblé le Centre de lutte antiberculeuse du 92, la médecine de prévention de la préfecture de police et le Pr Denis Safran, conseiller de défense et de sécurité pour les questions sanitaires auprès du ministre de l'Intérieur.

Selon Jean-Paul Pecquet et le syndicat de police Alliance, les 13 fonctionnaires de police du commissariat ont été dépistés. « Les médecins ont affirmé que toutes les mesures de précautions avaient été prises, rapporte le directeur de la DTSP. Mais pour rompre une inquiétude inutile, nous avons proposé aux policiers qui le souhaitent de réaliser des tests complémentaires. »

Violentes quintes de toux et saignements

La présence de la tuberculose au commissariat d'Asnières a été révélée par Le Point ce mercredi. Selon nos confrères, les deux cas ont été déclarés à quelques mois d’écart en toute discrétion. L’insalubrité des locaux serait mise en cause.

Pour expliquer l’apparition de la maladie dans l’unité, les policiers dénoncent l’insalubrité du commissariat. L’un d’eux raconte qu’il n’y a ni savon ni gel hydroalcoolique pour se laver les mains. Une absence déjà signalée dans un rapport de 2010 du contrôleur général des lieux de privation de liberté. Dans ce dernier, on apprenait le mauvaise état des toilettes utilisées par les fonctionnaires, l’inexistence de kits d’hygiène pourtant réclamés. « Nous effectuons des demandes récurrentes pour être équipés sanitairement. Il faut se battre pour avoir ne serait-ce que des gants en plastique et des masques », explique Emmanuel Cravello au journal Le Point.

Un manque cruel d’un minimum d’hygiène, alors que les policiers sont confrontés à des populations à risque, certaines, originaires de pays pauvres où la tuberculose sévit encore, comme l’Afrique ou l’Europe de l’Est. Selon plusieurs fonctionnaires, leurs collègues auraient pu contracter la tuberculose après plusieurs missions dans un camp de Roms installé à Asnières.