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Roulez jeunesse !

J’ai testé pour vous... la roller-dance

Par Mathilde Debry

Depuis deux ans, une nouvelle discipline sportive connaît un réel engouement : la roller dance. Pour savoir ce qu’elle vaut, une journaliste de Mieux Vivre Santé a chaussé ses patins.

Les rollers prêtés par Laurence.
Vous l’avez sans doute remarqué. Noël dernier, de nombreux magasins de jouets, de sport ou de prêt-à-porter proposaient d’offrir à nos proches... de bons vieux rollers à quatre roues !

Comment expliquer le retour en force de cet objet star des années 90, que les enfants chaussaient avec enthousiasme pour dévaler les pentes de bitume ? Tout simplement par l’explosion parisienne d’une nouvelle discipline sportive, venue tout droit des communautés afro-américaines : la roller dance. Piqués par la curiosité et la beauté magnétique des milliers de vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, nous avons voulu la tester en deux temps, en suivant un cours particulier et un cours collectif pour débutants avec la coach Laurence Sabas, forte de trente ans de pratique.


Laurence Sabas. Crédit photo : Jacques Guillo

Commençons par le cours particulier. Il se déroule sur Paris, tout près de la gare Montparnasse, dans une agréable salle dotée d’un grand miroir et d’un beau parquet. La coach Laurence m’accueille avec un joli sourire, et, ni une, ni deux, m’invite à chausser mes patins, mes genouillères et mes coudières.

Les débuts sont plus que raides

Pour quelqu’un qui n’avait jamais fait de roller, les débuts sont plus que raides, crispés par la peur d’une douloureuse chute. Une fois debout, je peine à m’avancer face à la glace. Là, Laurence m’apprend tout de suite, avec une grande pédagogie, la "position de sécurité". Pour garder l’équilibre, les genoux doivent être fléchis et le ventre gainé, dans une position similaire à celle qu’adoptent les skieurs. Après un petit travail statique sur les appuis, je me lance dans ma première diagonale, tentant laborieusement de traverser la salle. S'ensuivront quelques allers-retours compliqués, jusqu’à ce que Laurence s’absente pour passer un coup de téléphone. Et là, miracle : loin de son regard, je prends véritablement mon envol, mes patins se mettant à glisser presque sans forcer.

Nous enchaînons par l’exercice du "citron", qui consiste à ouvrir et fermer les genoux autour de petits plots, puis par l’apprentissage de l’arrêt. A la fin du cours, ma tête est vidée, j’ai soif et j’ai bien transpiré, ravie de mes rapides progrès. Malgré de nombreuses pertes d’équilibre, aucune dégringolade à signaler. "La roller dance peut être pratiquée par tout le monde, quels que soient le niveau sportif ou l’âge. C’est une discipline très complète, qui sollicite les mollets, les cuisses, les fesses, le ventre et les bras", explique la coach. "Je conseille tout de même à tous ceux qui veulent commencer la roller dance en groupe de prendre un cours particulier avant, car cela permet d’acquérir une aisance beaucoup plus rapidement qu’avec le collectif", poursuit-elle.
 



Des élèves enthousiastes

Venons-en justement, à ce cours collectif*. Deux jours plus tard, avec quelques courbatures aux cuisses, je me rends au gymnase Charcot, dans le 13ème arrondissement de la capitale. Là, dans une grande salle encore une fois agréable et dotée de glaces, se retrouvent depuis quelques mois une vingtaine de jeunes femmes, âgées de 20 à 40 ans. Leurs rollers sont de toutes les couleurs - roses, rouges, noirs - et leurs styles assez féminins, allant de leggings près du corps à des looks plus citadins.

Pendant une heure et demie, après un échauffement, Laurence leur apprendra toute une chorégraphie sur le remix du morceau Rollin’ Down, diffusé à fond les ballons. Et si, pour ma part, je n’ai réussi qu’à faire les mouvements du début ou de la fin de la danse, le résultat final du groupe est bluffant, et les élèves enthousiastes.


Plutôt studieuses au début, leurs langues se délient à la fin du cours, où l’on copine et papote volontiers. "On a sympathisé naturellement, en roulant", me racontent Helvire et Sofia. "Ce cours, c’est le bon moment de la semaine, où on peut décompresser. Et cela permet aussi de faire du sport en s’amusant : on a l’impression de se muscler et de se galber sans s’en rendre compte. Au bout de 7 mois de cours, nos cuisses et nos fesses sont plus toniques, plus musclées et plus fermes, notre corps change, on s’affine", constatent-elles.

"C’est vachement sportif et engageant pour tout le corps, car il faut tout le temps être gainé pour tenir les positions. Au bout d’une heure, on est claqué", confirme Juliette, 28 ans. "Mais j’adore danser en glissant, c’est une discipline hyper originale avec des pas spécifiques, qui change et qui brasse une grosse communauté. L’énergie du groupe est super, tout comme la coach et la musique", ajoute-t-elle.

Presque toutes les participantes qui m’ont parlé avaient déjà fait de la danse ou du roller avant de s’inscrire à l’école du Roller Squad Institut, et ont eu envie d’associer les deux après avoir vu des vidéos sur les réseaux sociaux. "Pendant le confinement, je suis tombée sur la vidéo qui a buzzé de la roller girl allemande Oumi Janta. La voir danser sur ses patins m’a déclenché un truc, cela m’a réveillé un souvenir d’enfance. Je me suis dit : ‘oh, mais j’avais oublié que j’adorais ça en fait’", se rappelle encore Sofia.

Le Roller Squad Institut est une association qui existe depuis 1997, et qui dispose d’antennes dans toute l’Ile-de-France. Comptez 50 euros pour un cours particulier avec Laurence, et 320 euros l’année complète*. Côté matériel, les adhérents peuvent se le faire prêter par l’école, et tous les prix de rollers existent dans le commerce, avec un premier modèle de qualité vendu à 55 euros. "Un bon investissement", me dis-je dans le RER A, contente de rentrer chez moi à la nuit tombée.

*Il se tient tous les vendredis à 18h, et les dimanches à 12h. 
*De cours collectifs. Les inscriptions se font mi-mai.