ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Troubles anxieux : la méditation de pleine conscience pourrait être aussi efficace que les antidépresseurs

Santé mentale

Troubles anxieux : la méditation de pleine conscience pourrait être aussi efficace que les antidépresseurs

Par Margot Montpezat

D’après une étude, la réduction du stress basée sur la pleine conscience permet de diminuer l'anxiété au même titre qu’un antidépresseur.

Poike/iStock
Les cas d’anxiété sont en hausse de 25 % dans le monde en raison de la pandémie de Covid-19 d’après l’OMS.
Les jeunes et les femmes sont les plus touchés.

Inspirer, expirer, ne pas fusionner avec ses pensées… la méditation de pleine conscience (MBSR) s’avère pertinente lorsque l’on souffre d’anxiété. Et elle pourrait même aider à se passer de médicament.

L'anxiété est un trouble psychiatrique

En effet, d’après des chercheurs, cette pratique aurait le même effet que le médicament de référence - l'escitalopram, un antidépresseur courant - pour les patients souffrant de ce trouble qui peut être très handicapant au quotidien.

Les troubles anxieux comprennent l'anxiété généralisée, l'anxiété sociale, le trouble panique et la peur de certains lieux ou situations, notamment des foules et des transports en commun. Tous ces troubles peuvent entraîner un risque accru de suicide, d'invalidité et de détresse et sont donc couramment traités dans les cliniques psychiatriques.

La méditation de pleine conscience permet de mieux gérer son stress

La MBSR est un programme créé en 1979 par Jon Kabat-Zinn au sein de la Faculté de Médecine du Massachusetts et qui tire ses influences de deux grands courants : celui des traditions méditatives orientales (pratique bouddhiste de vipassana et yoga) et celui de la science occidentale (médecine et psychologie). Il vise à développer l’aptitude à répondre plus efficacement au stress, à la douleur et à la maladie en invitant les participants à se relier à leurs ressources internes.

Les cliniciens ont recruté 276 patients entre juin 2018 et février 2020 dans trois hôpitaux de Boston, New York et Washington, et ont assigné au hasard les personnes à la MBSR ou à l'escitalopram. La moyenne d’âge des participants était de 33 ans, et il y avait 156 femmes.

La MBSR a été proposée chaque semaine pendant huit semaines. Les symptômes d'anxiété des patients ont été évalués au moment de l'inscription, à nouveau après 8 semaines de programme, ainsi qu'à 12 et 24 semaines après l'inscription. Les évaluations ont été réalisées en aveugle - les cliniciens formés ne savaient pas si les patients qu'ils étudiaient recevaient le médicament ou suivaient le programme de MBSR. À la fin de l'essai, 102 patients avaient terminé la MBSR et 106 avaient terminé leur traitement médicamenteux.

La MBSR diminue significativement l'anxiété des patients 

Les chercheurs ont évalué la gravité des symptômes d'anxiété pour tous les troubles sur une échelle de 1 à 7 (7 étant une anxiété sévère). Les deux groupes ont vu leurs symptômes d'anxiété diminuer : une réduction moyenne de 1,35 point pour la MBSR et de 1,43 point pour le médicament. Ce résultat statistiquement équivalent s'est traduit par une baisse significative d'environ 30 % de la gravité de l'anxiété des personnes.

Olga Cannistraro, 52 ans, a été sélectionnée pour une étude précédente MBSR de la même équipe de chercheurs. Elle témoigne : "Cela m'a donné les outils pour m'espionner moi-même. Une fois que vous avez conscience d'une réaction anxieuse, vous pouvez choisir comment la gérer. Il ne s'agit pas d'un remède magique, mais d'un entraînement qui dure toute la vie. Au lieu que mon anxiété progresse, elle a diminué et j'en suis très reconnaissante."