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Changement d'heure

Passage à l’heure d’été : pourquoi ce changement déboussole le rythme circadien

Par Jean-Guillaume Bayard

Dans la nuit de samedi à dimanche, c’est le passage à l’heure d’été où l'on est privé d'une heure de sommeil. Alors qu’il devait disparaître, le changement d’heure n’est pas forcément bon ni pour la santé, ni pour la forme, ni pour l’humeur ! 

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Le passage à l’heure d’été a plus d’effet sur l’organisme que le passage à l’heure d’hiver.
Pour le vivre au mieux : éviter la grasse matinée, les écrans avant de dormir et décaler d’un quart d’heure le coucher plutôt que se forcer à aller au lit une heure plus tôt.

Il était amené à disparaître. En mars 2019, les députés européens ont voté pour la suppression du changement d’heure dans toute l’Union et cet arrêt devait entrer en vigueur courant 2021. Mais la pandémie a changé la donne et la suppression du changement d'heure est reportée à une date encore inconnue. Ce week-end, dans la nuit de samedi à dimanche, on va donc passer à l’heure d’été et il va falloir avancer les pendules d’une heure. 

Un rythme circadien perturbé

Le changement d’heure n’est pas anodin pour notre organisme. Celui-ci fonctionne suivant un cycle de 24 heures : le rythme circadien. La plupart de nos fonctions biologiques reposent sur ce cycle comme notre mémoire, notre température corporelle qui est plus basse le matin qu’en journée, notre appétit, la production des hormones… “Cette horloge permet à notre organisme d’anticiper les changements quotidiens prévisibles comme par exemple l’alternance jour/nuit afin d’optimiser les fonctions métaboliques ou immunitaires en les autorisant aux moments les plus propices”, explique Hélène Duez, de l’institut Pasteur de Lille, à l’Inserm.

Si le changement d’heure n’entraîne pas une révolution dans le rythme circadien, le passage à l’heure d’été a plus d’effet sur l’organisme que le passage à l’heure d’hiver. Ce passage est marqué par la “perte” d’une heure de sommeil qui vient compléter un manque général de sommeil de la population française estimé entre 30 et 90 minutes. Ce changement d’heure va avoir une influence sur le rythme circadien et, par effet domino, nos fonctions biologiques. Une étude suédoise, publiée en 2008 dans le New England Journal of Medicine, a constaté “une augmentation statistiquement significative du risque de crise cardiaque dans la semaine suivant le changement d’heure, notamment lors du passage à l’heure d’été après avoir analysé des statistiques du pays entre 1987 et 2006. En outre, de nombreux médecins constatent, chaque année, une augmentation de la consommation de somnifères et de tranquillisants dans les quinze jours qui suivent le changement d’heure l’été.

3 conseils pour gérer au mieux le passage à l’heure d’été

Pour gérer la fatigue qui peut intervenir chez certains, le mieux est d’éviter la grasse matinée. Cela va entraîner plus de fatigue dimanche soir et amener à s’endormir plus facilement à une heure correcte pour éviter la fatigue lundi matin. Le rythme circadien ne fonctionne pas en circuit fermé et est influencé par la lumière du jour. Il vaut donc mieux éviter les écrans, qui peuvent interférer sur ce cycle en étant interprété comme de la lumière du jour par l’organisme et perturber la sécrétion de mélatonine qui est l’hormone du sommeil, au moins une heure avant de s’endormir. Enfin, il ne faut pas forcément ce coucher beaucoup plus tôt. Il vaut mieux décaler d’un quart d’heure votre coucher plutôt que se forcer à aller au lit une heure plus tôt.

Pour rappel, le changement d’heure date de 1923 en France, à l’époque où le pays était aligné sur le méridien de Greenwich (GMT). Lors de l’invasion par l’Allemagne nazie en 1940, les troupes ont instauré “leur” heure et la France est passé à GMT +1 et n’a pas changé à la Libération. Le changement d’heure bisannuel a été rétabli en 1976 par Valéry Giscard d’Estaing pour réduire les dépenses en énergie après la première crise pétrolière.