ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Plus le dernier enfant naît tard, plus la mère vit longtemps

Espérance de vie

Plus le dernier enfant naît tard, plus la mère vit longtemps

Par Jean-Guillaume Bayard

Les femmes qui ont accouché de leur dernier enfant plus tard dans la vie sont plus à vivre plus longtemps.

nicoletaionescu/iStock
Le télomère est l’extrémité d'un chromosome et agit dans les processus de vieillissement cellulaire.
Les femmes qui ont accouché de leur dernier enfant plus tard dans la vie sont susceptibles d'avoir des télomères plus longs, biomarqueur d'une bonne santé et d'une espérance de vie plus importante.
Savoir à quel âge faire des enfants est une question centrale dans un couple qui souhaite avoir des progénitures, en particulier chez la mère. L’âge moyen de la grossesse a dépassé les 30 ans en France et environ 5% d’entre elles concernent des femmes de plus de 40 ans, soit deux fois plus qu’il y a 40 ans. Ces dernières auraient plus de chance de vivre plus longtemps que les autres si l’on en croit une nouvelle étude menée par des chercheurs américains et publiée le 7 octobre dans le journal de la North American Menopause Society (NAMS).

La longueur des télomères comme biomarqueur

Pour étudier le lien entre longévité de la mère et l’âge de naissance du dernier enfant, les chercheurs se sont intéressés aux télomères leucocytaires. Le télomère est l’extrémité d'un chromosome et agit dans les processus de vieillissement cellulaire et offre des informations essentielles sur la longévité d'une femme. Des études antérieures ont suggéré un lien entre la longueur des télomères et diverses affections chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2, certaines affections neurologiques et divers cancers. Une récente étude a estimé que l'âge maternel à la naissance du dernier enfant d'une femme affecte la longueur des télomères.

Cette nouvelle recherche a confirmé que les femmes qui ont accouché de leur dernier enfant plus tard dans la vie sont susceptibles d'avoir des télomères plus longs. La longueur des télomères constitue un biomarqueur de la santé et de la longévité à long terme. Une constatation qui se limite aux femmes qui n’ont pas eu plus de deux naissances. Pour arriver à ce résultat, les chercheurs ont étudié 1 200 femmes en périménopause et en postménopause.

Plus de recherches nécessaires

Les chercheurs notent que de plus importants travaux doivent être menés afin de préciser comment cette corrélation s’effectue. “Davantage de recherches sont nécessaires pour déterminer si l'âge maternel plus avancé à la dernière naissance entraîne l'allongement des télomères ou si la longueur des télomères sert de proxy pour l'état de santé général et correspond à la capacité d'une femme à avoir un enfant à un âge plus avancé”, a conclu Stephanie Faubion, directrice médicale du NAMS.