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Journée mondiale de la thyroïde

Hyperthyroïdie et hypothyroïdie : mieux comprendre le fonctionnement de la thyroïde

Par la rédaction avec Barbara Azaïs

Ce 25 mai est la Journée mondiale de la thyroïde, ce petit organe en forme de papillon qui régule le fonctionnement du corps humain. A quoi sert précisément la thyroïde ? Quelle différence entre hyperthyroïdie et hypothyroïdie ? On vous explique tout.

magicmine /iStock

Bien qu’elle ne pèse que 30 grammes en moyenne, la thyroïde est une petite glande endocrine en forme de papillon située à la base du cou qui régule nos systèmes hormonaux, notamment par la sécrétion de thyroxine (T4) et de tri-iodothyronine (T3). Schématiquement, la première hormone a pour rôle d’accélérer toutes les réactions chimiques de notre corps. La seconde participe à la régulation du calcium dans notre sang. Ces hormones sont transportées dans le sang et diffusent dans toutes les parties du corps.

Globalement, la thyroïde drive notre métabolisme en fournissant de l'énergie à notre organisme et en régulant le fonctionnement des organes. De fait, elle agit sur la température corporelle, le système nerveux, le tube digestif, l’appareil génital, les cheveux, la peau, etc... et donc, sur le bien-être général d'un individu.

Comme le détaille l'Institut du Cancer, chez l'enfant, les hormones thyroïdiennes "participent à la croissance et au développement du corps par leur action sur le système nerveux et le squelette. A l'âge adulte, elles contribuent au fonctionnement du système nerveux et à l'entretien des os". Lorsqu'elles sont produites en quantité excessive, on parle d'hyperthyroïdie. A l'inverse, lorsqu'elles sont sécrétées en faible quantité, on parle d'hypothyroïdie. Dans les deux cas, les fonctions du corps sont perturbées.

L'Hyperthyroïdie, une sur-production d'hormones

En cas d'hyperthyroïdie, tous les processus métaboliques du corps sont en quelque sorte "accélérés" : la fréquence cardiaque est rapide (supérieure à 100), de façon permanente et devient parfois irrégulière ("fibrillation auriculaire"), la fonction des intestins est elle aussi accélérée (diarrhée chronique), les glandes sudoripares produisent trop de sueur, le malade a alors chaud en permanence et se découvre plus que les autres personnes autour de lui ("thermophobie"). Le système nerveux est lui aussi stimulé, de sorte que le malade devient "hyperactif", irritable et "nerveux", avec parfois même, des tremblements des mains.

Malgré une augmentation nette de son appétit, la personne atteinte d'hyperthyroïdie perd du poids car l’alimentation normale est incapable de répondre aux besoins nécessaires pour combler l’hyper-métabolisme et la dégradation accélérée des protéines. D'autres symptômes peuvent intervenir comme une augmentation ou une baisse de la libido, des règles abandonnantes et/ou douloureuses, ou encore une diminution de la force musculaire. 

Dans 90% des cas, la "maladie de Basedow" est à l'origine de l’hyperthyroïdie. Il s’agit d’une maladie "auto-immune" liée à un dysfonctionnement du système immunitaire et à la présence d’anticorps qui stimulent la thyroïde, l'obligeant à produire plus d'hormones. Il y a souvent un terrain familial, même s’il ne s’agit pas d’une maladie héréditaire. Les nodules thyroïdiens, des petites masses qui se forment dans la glande thyroïde, ou encore le "goitre multinodulaire toxique" (qui affecte plus volontiers les plus de 60 ans) sont d'autres facteurs d'hyperthyroïdie.

Photo : illustration d'une thyroïde saine et d'un goitre (Crédit : Lars Neumann/iStock)

L'hypothyroïdie, une sous-production d'hormones

L’hypothyroïdie survient lorsque la thyroïde ne réussit pas à produire suffisamment d’hormones thyroïdiennes T4 et T3. A l'inverse de l'hyperthyroïdie, l'hypothyroïdie est un syndrome de ralentissement du métabolisme du corps : fatigue physique et psychique, somnolence, baisse de la température corporelle ("hypothermie"), constipation, ralentissement du cœur ("bradycardie"), prise de poids modeste contrastant parfois avec une perte d’appétit, sécheresse de la peau et des cheveux, etc... L'hypothyroïdie est connue du grand public grâce à son traitement controversé : le levothyrox.

Pour bien comprendre l'affaire du levothyrox, il convient de rappeler que l'hypothyroïdie peut engendrer un profond sentiment de solitude, de tristesse et mener à la dépression. Les personnes dont la glande thyroïde est hyperactive peuvent montrer des signes d'anxiété, de nervosité, d'impatience et faire une dépression ponctuée de troubles du sommeil.

"Dans les cas extrêmes, elles peuvent même sembler schizophrènes, perdre le sens de la réalité, délirer ou avoir des hallucinations", explique la Fondation canadienne de la thyroïde. "En revanche, une fonction thyroïdienne déficiente peut entraîner progressivement une perte d'intérêt et d'initiative, un ralentissement du processus mental, une mémoire défaillante pour les événements récents, une perte d'éclat et de vivacité de la personnalité, une détérioration intellectuelle générale, de la dépression à tendance paranoïaque et, éventuellement, la démence et des séquelles permanentes sur le cerveau si la maladie n'est pas traitée". Un traitement est donc impératif. 

L'affaire Levothyrox

Mais depuis le changement fin mars, de la formule du Levothyrox par le laboratoire Merck (à la demande de l'ANSM), 17 310 patients ont fait part d’effets indésirables, pénibles ou insupportables, sur les 2,3 millions de patients concernés. Tous relatent des cas de fatigue intense, maux de tête, insomnie, vertiges, dépression, douleurs articulaires et musculaires ou encore perte des cheveux. En soi, les symptômes d'une hypothyroïdie.