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Journée Nationale de l’Audition

Acouphènes : plus du quart des Français concernés selon un sondage

Par Dr Eric Du Perret

Selon une nouvelle enquête Ifop, publiée l’occasion de la 21e édition de la Journée Nationale de l’Audition, 28% de la population, soit 14 à 17 millions de Français, serait concernée par les bourdonnements d'oreille ou "acouphènes". Entre 2 à 4 millions de personnes en souffriraient même de manière permanente.

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A l’occasion de la prochaine 21e édition de la Journée Nationale de l’Audition, le jeudi 8 mars, l’association JNA, avec le concours de l’association France Acouphènes et de la Fondation Pour l’Audition, ont révélé les résultats d’une nouvelle enquête Ifop.

L’oreille demeure le parent pauvre du suivi santé : 2 Français sur 3 n’a jamais fait contrôler son audition. En particulier, 28% de la population concernée par les acouphènes soit 14 à 17 millions de Français. Entre 2 à 4 millions de personnes en souffriraient de manière permanente.

Les bourdonnements sont les acouphènes

Autrefois, on appelait cela les bourdonnements d’oreilles. Aujourd’hui, le terme à la mode est celui d’acouphènes. Que ce soit des bourdonnements, des tintements, des sifflements ou des chuintements, les acouphènes gâchent la vie de millions de Français. Ceux qui ressentent une sensation anormale de bruit dans l’oreille parlent de souffrance.

Il y a dans les deux mots « sensation » et « souffrance » tout le résumé des acouphènes. Sensation, car si vous êtes à côté de quelqu’un qui se plaint d’acouphènes, vous n’entendrez rien de ce qu’il décrit. Souffrance car ces bruits deviennent une telle obsession que la vie professionnelle sociale et surtout le sommeil n’échappent pas au problème.

Une origine encore méconnue

Le médecin a essayé – mollement il faut bien le reconnaître – de comprendre l’origine d’une maladie dont les mécanismes sont inconnus. Si personne d’autre que le malade n’entend les acouphènes, c’est donc qu’ils proviennent de l’intérieur du corps. Alors certaines origines ont été retrouvées.

Si le bruit correspond au rythme de notre pouls, c’est que son origine est cardiovasculaire. Une hypertension artérielle, par exemple. Tout le monde, d’ailleurs, en se bouchant les oreilles peut entendre le sang circuler dans les artères du cou et ressentir le bruit sourd des battements cardiaques.

Même si on ne sait pas comment cela se passe, on s’est aperçu également qu’en cas d’anémie, il n’est pas rare de retrouver des acouphènes.

On sait aussi qu’un plombage dentaire peut faire l’effet d’une antenne et fournir des programmes radio clandestins, plutôt perturbants. Et là, le traitement efficace est évident. Mais, la plupart du temps, malgré des examens complémentaires nombreux, on ne retrouve rien.

Pas de traitement spécifique

Reste donc à soulager et, si la médecine n’est pas brillante, c’est sans doute parce que l’acouphène, s’il est gênant n’est jamais grave en lui-même. Alors, la mauvaise habitude de la plupart des médecins consiste à proposer… de supporter une gêne, pourtant définie la plupart du temps comme insupportable.

Les médicaments marchent mal. Le recours au psychiatre, mal perçu est souvent inutile. Reste une méthode qui peut paraître un peu barbare. Combattre le bruit par le bruit. Musique le soir à l’endormissement ou, solution plus moderne, le masqueur d’acouphène. Il s’agit d’une prothèse que l’on se met dans l’oreille et qui produit un bruit plus agréable pour l’oreille que celui de l’acouphène. Les résultats sont, paraît-il, excellents.

Mais la vraie solution reste à inventer. Un challenge qui, curieusement, intéresse peu le corps médical.