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Sauvé par une greffe de son frère jumeau

Greffe de peau : un organe vital de 4 kilos !

Par Dr Eric Du Perret

Des chirurgiens de l'hôpital Saint-Louis de Paris ont réussi une greffe de peau à 95 % sur un grand brûlé, grâce à un don de peau de son frère jumeau. Une première mondiale pour l’organe le plus volumineux du corps.

alexraths/epictura
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La peau, avec plus de 4 kilos, est de loin la plus grande, et surtout, la plus lourde, partie de notre corps. On est toujours surpris de devoir considérer la peau comme un organe à part entière, qui plus est indispensable à la vie. Brûlé, même de façon très partielle, au-delà d’1/4, ou recouvert par exemple d’une peinture hermétique, on meurt aussi certainement que privé d’air.

Notre enveloppe protectrice

Le rôle principal de la peau est d’être notre enveloppe. Elle protège le corps contre les chocs, les frottements, les agressions extérieures, chimiques ou microbes. Mais c’est en fait un organe très complexe qui a plusieurs destinations : elle régule notre température : en luttant contre la chaleur, grâce à la sueur, et contre le froid, grâce aux poils et à la graisse qu’elle contient.

Il faut laisser respirer la peau car elle agit comme auxiliaire de la respiration et de l’excrétion et peut même produire tout un tas de substances aussi essentielles que, par exemple, la vitamine D, sous l’action du soleil. C’est heureusement un organe qui n’est pas si fragile que cela, car parfaitement constitué. Près de 2 mètres carrés d’une parure vitale… En dehors des méfaits du soleil et du froid, en dehors des brûlures, contusions et autres plaies, elle peut souffrir de nombreuses maladies. 

Prendre soin en vieillissant

Nous sommes des “vieilles peaux” à partir de 40 ans ! D’où la recommandation d’un examen global dermatologique à partir de cet âge qui n’a pourtant rien de canonique. La peau est un organe vital. Sans elle, nous mourons. Comme la surface de la terre nous renseigne sur l’histoire de notre planète, la peau est le témoin de notre santé générale. Mais pourquoi attendre 40 ans pour ce check-up dermatologique ? C’est vrai que tout peut arriver avant, mais 40 ans est un âge où notre environnement commence à marquer nettement notre enveloppe. C’est aussi l’âge où, malheureusement, la fréquence d’apparition des cancers de la peau devient non négligeable. C’est d’ailleurs un cancer qui inquiète terriblement les médecins en raison de son augmentation et de la gravité du diagnostic. Car c’est typiquement le cancer insidieux : il n’est pas douloureux et dérange peu celui qui en souffre, du moins dans un premier temps… car lorsqu’il se développe, il est dur à juguler…

Une visite systématique

En revanche, dépisté lors d’une visite systématique, il s’enlève très facilement et sans séquelle. Un examen simple pour un traitement non coûteux. Contrairement à ce que l’on croit, il ne se développe pas exclusivement à partir d’un grain de beauté. Ceux-ci, dans l’immense majorité des cas, sont bénins. C’est le rôle du dermatologue de les examiner et de proposer – à titre préventif – d’enlever ceux qui pourraient être suspects. C’est, on le comprend, tout l’avantage de ce check-up de la quarantaine. Cette visite permettra également d’apprécier l’importance des signes de vieillissement de la peau. Les ennemis sont clairement identifiés : le soleil, l’alcool et le tabac. Inutile de nier. Si votre dermatologue constate des rides trop précoces et surtout des petites taches suspectes, il vous proposera certainement la réduction d’un de vos petits plaisirs que l’on n’appelle pas encore “coupables” à 40 ans. Enfin, c’est à cet âge que l’on peut encore entendre quelques conseils d’hygiène car, au même titre que vos dents, la peau doit être entretenue.