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Scientific Reports

Maths : le blocage psychologique pourrait être génétique

Par Ambre Amias

L’anxiété face aux mathématiques, mais aussi à l’orientation et à la spatialisation, pourrait, au moins en partie, s’expliquer par les gènes.

Vejaa/Epictura

« Papa, maman. C’est pas ma faute si je suis nul en maths, c’est à cause des gènes ». L’excuse pourrait être facilitée par cette étude, publiée dans Scientific Reports. Des chercheurs du King’s College London (Royaume-Uni) ont en effet trouvé un lien entre génétique et l’anxiété face au mathématiques (et aux sciences et techniques en général), aux tâches spatiales comme la lecture de plans ou les problèmes de géométrie.

En mesurant les niveaux d’anxiété de 1 400 paires de jumeaux âgés de 19 à 21 ans d’une cohorte, la Twins early development study (TEDS), ils ont montré que toutes les formes d’anxiété, qu’elles soient classique, spatiale ou mathématique, avaient une composante génétique, qui explique au moins un tiers des différences entre les individus. Les environnements non-partagés, c’est à dire ceux pour lesquels les jumeaux étaient séparés, sont responsables du reste des différences pour l’anxiété spatiale. Activités extra-scolaires indépendantes, amis, professeurs, mais surtout la conduite, le vélo ou les jeux vidéos, seraient particulièrement impliqués.

Toutes les anxiétés ne sont pas les mêmes

L’étude a également mis en lumière le cloisonnement des réticences. Les chercheurs ont par exemple montré que les personnes craignant l’orientation ne redoutent pas forcément les efforts de spatialisation ou la rotation en 3D, comme on pourrait l’anticiper, ou que les anxieux des maths ne sont pas forcément des anxieux de la vie quotidienne.

« Nos résultats sont importants pour trouver des gènes spécifiques, qui contribuent à aux différences d’anxiété entre les individus, car ils suggèrent que certains gènes contribuent à l’anxiété dans plusieurs domaines, mais que la plupart sont spécifiques de ces domaines », explique Margherita Malanchini, de l’institut de psychiatrie, de psychologie et de neurosciences du King’s College de Londres.

« Le fait de pointer des gènes spécifiques de l’anxiété pourrait nous aider à identifier les enfants qui sont le plus à risque, et cela très tôt, poursuit-elle. Nous pourrions alors intervenir pour la prévenir, en favorisant la motivation pour les maths, par exemple, et en augmentant les performances dans ces domaines. »