ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Implants Essure : 9 femmes sur dix éprouvent des douleurs

Stérilisation tubaire

Implants Essure : 9 femmes sur dix éprouvent des douleurs

Par Audrey Vaugrente

L'implant contraceptif définitif ne sera pas retiré du marché. 90 % des femmes souffrent de fatigue après son implantation, selon une association de patientes.

gstockstudio/epictura

Elles sont 650 à s’être rassemblées pour obtenir des réponses. Toutes ces femmes ont un point commun : elles ont choisi l’implant Essure comme contraception définitive. Au sein de l’association R.E.S.I.ST, ces Françaises échangent informations et témoignages sur les effets secondaires de cette stérilisation tubaire. Le Parisien révèle ce 21 janvier les résultats d’une enquête menée parmi les adhérentes. 90 % d’entre elles souffrent d’une fatigue anormale.

De manière surprenante, les troubles gynécologiques ne figurent pas en tête des effets indésirables. 7 femmes sur 10 se plaignent en revanche de troubles musculaires, articulaires mais aussi pulmonaires. « 99,5 % des femmes qui ont retiré le dispositif nous disent que les effets indésirables ont cessé », ajoute Marielle Klein, présidente de l’association, dans les colonnes du quotidien.

Un comité d'experts

Eloquent, mais insuffisant pour le ministère de la Santé, qui a rencontré les plaignantes ce 20 janvier. Dans une pétition postée sur la plateforme Change.org, Marielle Klein réclame l’arrêt des implantations. Marisol Touraine a décidé de ne pas accéder à cette demande. Elle a par contre annoncé la création d’un comité scientifique placé sous la tutelle de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et du Directeur général de la Santé (DGS). Ce comité sera chargé d’évaluer la dangerosité des implants Essure.

Avant cela, deux études devront être remises début avril. La première est menée par le fabricant de ces dispositifs, Bayer, l’autre par l’ANSM qui a établi une surveillance renforcée dès 2014. Car sur les quelque 120 000 femmes implantées, plusieurs ont déclaré des effets secondaires à l’Agence. Les signalements sont passés de 42 en 2012 à 162 pour les trois premiers trimestres de 2016.

La France n’est pas la seule concernée par ces alertes. Aux Etats-Unis aussi, les femmes victimes d’effets indésirables se sont rassemblées en collectif. L’Agence américaine des produits alimentaires et médicaments (FDA) a reçu 9 970 plaintes.