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Enquête sur 700 hommes

Infertilité : les hommes connaissent mal les risques

Par Audrey Vaugrente

Un homme sur deux n'identifie pas correctement les facteurs qui augmentent le risque d'infertilité. 8 % ignorent que la fertilité masculine est possible.

vadimphoto1@gmail.com/epictura

Ces précieux petits gamètes se bousculent pour féconder un ovule. Mais ils sont parfois trop peu nombreux ou pas assez mobiles. La qualité du sperme est en baisse dans le monde, et la France n’est pas épargnée. Paradoxalement, les premiers concernés sont assez mal informés.
Un sondage publié dans Human Reproduction montre que les hommes ont du mal à identifier les facteurs à l’origine de l’infertilité. Pourtant, 15 % des couples sont touchés par cette difficulté à concevoir.

Cette enquête a été menée par Internet auprès de 701 hommes, interrogés sur leur perception des troubles de la fertilité. Ces volontaires semblent plutôt mal connaître les causes qui mènent à une réduction du nombre de spermatozoïdes. Seule la moitié d’entre eux est capable d’identifier les facteurs de risque et ils sont à peine 45 % à citer les bons problèmes de santé. Ils ne sont d’ailleurs que 14 % à avoir réalisé une évaluation de leur fertilité.

L'ordinateur sr les genoux

L’information a tout de même porté sur quelques points. La plupart des hommes affirment, à raison, qu’un traitement du cancer, une anomalie génétique ou avoir plus de 45 ans réduit les chances de concevoir. Le tabagisme, la consommation de stéroïdes sont également cités parmi les paramètres d’influence. Ils sont beaucoup moins nombreux à évaluer correctement l’impact d’une surexposition aux rayons X, d’une opération pour hernie ou encore d’une puberté tardive.

Mais il y a plus inquiétant : ces participants ne sont pas non plus informés des facteurs de risque qui peuvent être modifiés. Ainsi, bon nombre ignore le rôle d’une obésité, d’une pratique régulière du cyclisme ou encore d’une utilisation fréquente de l’ordinateur sur les genoux.

Un désir d'information

« Les hommes n’ont pas tendance à poser des questions sur leur santé, il est donc logique qu’ils soient moins bien informés sur leur fertilité », analyse le Dr Phyllis Zelkowitz, qui signe cette étude. Ce n’est pas faute d’inquiétude : un tiers des participants exprime ce sentiment. 6 sur 10 souhaiteraient même avoir davantage d’informations. De fait, de plus en plus de couples font face à une infertilité en France. Après un an, 15 à 20 % des ménages n’ont toujours pas conçu. Des moyens existent pour les aider.

Les auteurs proposent que le sujet soit abordé dès les premiers cours d'éducation sexuelle. Car les hommes se considèrent trop rarement comme à l'origine de ces difficultés. 8 % ignorent que l'infertilité touche aussi la gent masculine.