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Prescrit pour l'épilepsie

Prégabaline : l’alerte de l’ANSM sur les risques d’abus

Par Anne-Laure Lebrun

L’ANSM alerte les professionnels de santé sur les risques de dépendance et d’abus de l’antiépileptique Lyrica et ses génériques à la suite de plusieurs signalements depuis 2010.

weyo/epictura

La prégabaline, substance active du Lyrica et ses génériques, est utilisée chez l’adulte pour traiter certaines formes d’épilepsie, les douleurs neuropathiques (caractérisées par des douleurs de type brûlure ou décharge électrique) ou encore un trouble anxieux généralisé. Mais depuis plusieurs années, ce médicament qui agit sur le système nerveux est détourné en stupéfiants par des patients.

« Ces médicaments font l’objet d’une utilisation abusive à des fins récréatives, a alerté cette semaine l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Les premiers signalements d’abus ont été notifiés en Europe en 2010, et au réseau d’addictovigilance en France en 2011 ». En raison de ces mésusages, et du risque de dépendance, une surveillance particulière a alors été mise en place et des études ont été menées auprès des patients.


Ordonnances falsifiées

Elles ont confirmé le risque de dépendance et d’abus, « dès les premiers mois de traitement ». Les responsables des travaux ont également montré « qu’une population de patients traités par méthadone (un traitement de la dépendance à l’héroïne, ndlr) abuse de la prégabaline ». Une augmentation de la consommation de ce traitement chez ces patients à risque a d’ailleurs été pointée du doigt par les autorités sanitaires.

En outre, le dernier bilan de suivi national d’addictovigilance a mis en évidence que les patients abusant de la prégabaline se procuraient le médicament de manière illégale. En effet, « un détournement des prescriptions avec des falsifications d’ordonnance » a été identifié ainsi qu’un « nomadisme médicale et/ou pharmaceutique ». Autrement dit, les patients consultent plusieurs médecins et changent de pharmacie pour recevoir leur traitement.


Prudence et vigilance

Inquiète, l’ANSM appelle donc les prescripteurs à la prudence et la vigilance, en particulier devant les patients présentant des antécédents de toxicomanie. « Les signes de mésusage, d’abus ou de dépendance à la prégabaline, tels que le développement d’une tolérance, l’augmentation des doses et un comportement de recherche du médicament doivent être surveillés chez ces patients », indique l’agence du médicament.

Une surveillance médicale accrue peut également s’avérer nécessaire à l’arrêt du traitement car des symptômes de sevrage comme l’insomnie, les sueurs ou une dépression peuvent apparaître.