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Dépendance

Addiction aux jeux : un modèle repère les personnes à risque

Par Caroline Delavault

Des chercheurs français ont élaboré un système pouvant prévenir les risques de dépendance aux jeux de paris en ligne.   

Epictura/shawn_hempel

C’est une innovation qui pourrait réduire significativement le nombre d’addicts aux jeux. Des chercheurs de l'université Paris Sud viennent de mettre au point un système informatique pouvant repérer les joueurs à risque de dépendance. Et tout cela grâce à un algorithme. Comme le détaillent les scientifiques, « les sites de jeux et de paris en ligne diffusent des messages de prévention vis-à-vis des joueurs, mais rien ne les oblige à repérer ceux qui ont ou développent une dépendance en fréquentant le site (…), ils peuvent ainsi continuer à les solliciter commercialement ». Et l’équipe de chercheurs l’assure, les données récoltées par les sites de jeux en ligne pourraient « suffire à repérer les joueurs en difficulté ».

 

Un modèle prédictif inédit 

Pour mettre au point ce système, les scientifiques ont rassemblé les données des comptes de chaque joueur et ont créé un outil de dépistage. Le système a été développé en deux étapes : « La première consistait à repérer les joueurs dont la pratique de jeu était considérée comme médicalement problématique, la seconde à établir un algorithme capable de retrouver ces mêmes profils. De plus, 170 063 personnes inscrites sur des sites ont été interrogées. Parmi elles, 18 % présentaient une dépendance probable. Avec cela, nous avons ainsi construit et validé un modèle prédictif, qui permet d’identifier les personnes dont le comportement de jeu est problématique », explique dans un communiqué Amandine Luquiens, qui a piloté ces travaux. Une petite révolution donc, qui pourrait aider à lutter contre la dépendance. 

 

L’addiction n’est pas corrélée à la somme dépensée 

Les chercheurs ont établi plusieurs facteurs pouvant provoquer une addiction au jeu : avoir moins de 28 ans, déposer une somme d’argent dès l’inscription ou encore participer à plus de 60 parties de jeu par mois. Et étonnamment, « l’addiction n’est pas corrélée à la somme dépensée. D’ailleurs, seul un tiers des personnes ayant un problème de jeu se retrouvent face à des difficultés financières, rappelle Amandine Luquiens. En réalité, c’est surtout l’envahissement temporel du jeu dans le quotidien qui illustre l’addiction, surtout dans le domaine du poker. »