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Marseille

Botulisme: un fabriquant de tapenade condamné pour intoxication

Par Caroline Delavault

Un fabriquant de tapenade a été condamné à 18 mois de prison avec sursis par le Tribunal correctionnel de Marseille pour avoir intoxiqué ses clients.  

Epictura/PBphotos

La tapenade leur laissera un goût amer. Ce lundi, le gérant de l’atelier « La Ruche », comparaissait devant les juges du Tribunal correctionnel de Marseille. L’homme, un certain Maurice Gremeret, a été reconnu coupable de « tromperie sur une marchandise entraînant un danger pour la santé de l’homme et de blessures involontaires ». L’homme a intoxiqué une dizaine de convives, en cause : la présence de bactéries Clostridium botulinum, responsables du botulisme.


Les faits remontent à Septembre 2011 où, « à seulement quelques jours d’intervalle, plusieurs convives de deux repas, l’un à Rustrel (Vaucluse) et l’autre à Amiens (Somme), avaient été hospitalisés en urgence », rapporte l’AFP. Le pronostic vital de certains des intoxiqués était engagé tandis que d’autres présentaient des symptômes allant d’une perte de la vision à des paralysies subites, symptômes caractéristiques du botulisme. Clostridium botulinum produit des toxines hautement dangereuses dans l’organisme, et qui se développent dans des conditions de faible concentration en oxygène. Lorsqu’elles sont ingérées, ces toxines peuvent entraîner une paralysie respiratoire et musculaire. Le botulisme est potentiellement mortel, si il n’est pas pris en charge rapidement. 

 

Un mauvais stérilisateur 

L’enquête a permis de comprendre comment la bactérie s’était retrouvée dans les pots de tapenades. La stérilisation pratiquée dans l’atelier n’était pas conforme aux normes. Leur machine,  censée stériliser les pots ne pouvait dépasser les 103 degrés. Or, pour éliminer la présence de la bactérie dans un produit tel que la tapenade, une température 127 degrés était nécessaire.

Lors de son procès, la procureure de la république Sylvie Marchelli n’a pas hésité à noté « l’amateurisme » de l’accusé, qui, en 2007, ne jugeait pas nécessaire de remplacer son stérilisateur. À l’époque, des inspecteurs avaient souligné le problème de la machine : « Je suis à deux ans de la retraite, je ne vais pas investir dans un autoclave », avait-il lancé aux inspecteurs. 

Parmi les victimes, certaines présentent encore des séquelles respiratoires. L’accusé devra versé près de 60 000 euros de dommages et intérêts aux cinq victimes les plus touchées.