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Mercure, arsenic, cadmium

Poisson : des métaux lourds retrouvés dans du thon en boîte

Par Jonathan Herchkovitch

Le magazine 60 millions de consommateurs a analysé la composition de 15 boîtes de thon. Il y a retrouvé des métaux lourds, des arêtes, et même quelques organes.

nataliamylova/Pix5

« Le thon, c’est bon ». Cette publicité des années 1970 a visiblement laissé des traces dans l’inconscient des Français, qui en consomment plus de trois kilos par an*, presque exclusivement en conserve (94 % de la valeur des achats*). Le magazine 60 millions de consommateurs a analysé quinze boîtes de thons de différentes marques, et les conclusions sont assez alarmantes. Outre la présence d’organes et d’arêtes qui n’avaient rien à y faire, l'association rapporte des taux de métaux lourds importants, souvent au-dessus des valeurs limites autorisées.

Toutes les conserves testées contenaient du mercure, du cadmium et de l’arsenic « à des concentrations très variables selon les références ». Pour le mercure, trois produits dépassaient la moitié de la dose maximale autorisée (Petit Navire, Capitaine Nat’ et Odyssée d’Intermarché). Pour l’arsenic, Capitaine Nat’ contenait 1,7 mg/kg, soit six fois plus que la boîte Carrefour, par exemple.

La qualité n’a pas de prix

D'autres éléments qui n’avaient rien à faire dans des filets de thon en boîte ont aussi été retrouvés. Des arêtes, notamment, étaient présentes dans cinq références sur les quinze, en quantités plus ou moins importantes. Du cœur et des ovocytes ont aussi été retrouvés dans quatre produits (Saupiquet, Pêche Océan de chez Leclerc, Casino et Cora). Une présence peu inquiétante, car ces éléments ne sont pas dangereux, mais pas engageante non plus.

Étonnamment, ce ne sont pas toujours les produits les plus chers qui ont obtenu les meilleures notes dans le classement du magazine de l’Institut national de la consommation (INC). Les produits Leader Price, Carrefour et Lidl (moins de 8 euros le kilo) forment le trio de tête avec une présence de métaux lourds faible, et une bonne qualité de poisson. A l’inverse Les marques Capitaine Nat et surtout Saupiquet, respectivement quatre et trois fois plus chères, figurent pourtant bien plus bas dans le classement.

Bonne nouvelle sur le terrain des perturbateurs endocriniens : aucune trace de bisphénol A n'a été détectée dans les boîtes. La composition de leur revêtement interne pourrait pourtant encore en contenir.

Des noix à l’eau

Outre les boîtes de thon, 60 millions de consommateurs s’intéresse à d’autres produits de la mer. Sushis, surimi, noix de Saint-Jacques. Dans l’ensemble, pas d’inquiétude sur les spécialités japonaises, qui sont toutes saines sur le plan microbiologique.

Souvent pointés du doigt pour la composition des surimis, les industriels semblent avoir fait un effort, notamment en matière de transparence. Un produit en particulier sort du lot, celui de Monoprix, qui contient 49 % de poisson (un record !).

Un produit a aussi retenu l’attention des journalistes : la noix de Saint-Jacques. Une technique (interdite) est souvent utilisée pour faire gonfler les filets de poissons, leur poids et donc leur rentabilité : le trempage. Il consiste à faire tremper les produits dans l’eau, et éventuellement des additifs. Sur les douze noix de Saint-Jacques surgelées testées, cinq marques avaient clairement utilisé cette technique. Le bonnet d’âne revient à la marque Nos régions ont du talent (Leclerc), suivie de près par Costa, l’un des produits les plus chers du panel. Costa avait néanmoins eu la décence d’indiquer sur le paquet la présence d’eau, une exception…

 

(*) Données FranceAgriMer (Etablissement des produits de l’agriculture et de la mer)