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Sida Info Service : les responsables approuvent le redressement judiciaire

Par Julian Prial

Le TGI de Paris vient de décider le placement en redressement judiciaire de Sida info service. Les dirigeants de l’association se sont félicités de cette décision. 

derek@hatfielddesign.com

Créée en 1990, Sida Info Service (SIS) joue actuellement sa survie ! A la suite de l’audience du 25 février dernier, le Tribunal de grande instance de Paris a décidé le 10 mars le placement en redressement judiciaire de l'association qui lutte depuis plus de 25 ans contre le VIH/sida, les hépatites, pour la santé sexuelle et contre les exclusions.

Ce redressement judiciaire se fera sous la responsabilité de Maxime Langet, Administrateur judiciaire. Le Tribunal a également désigné Gilles Pellegrini en qualité de mandataire judiciaire. 
Il appartient maintenant à ces deux acteurs et aux dirigeants de l’association de bâtir un projet de plan de continuation de l’activité sous le contrôle du tribunal et des organes de la procédure (mandataire judiciaire, juge commissaire) et en concertation avec les instances représentatives du personnel et les autorités de tutelle.

Les dirigeants de l'association satisfaits 

Dans un communiqué publié le même jour, les dirigeants de l’association se sont félicités de cette décision : « Nous allons maintenant pouvoir, avec le soutien de l’administrateur judiciaire, étudier les mesures qui nous permettront d’assurer la pérennité de notre mission de prévention, d’aide à distance et de lutte contre les exclusions et pour la santé sexuelle. Telle est notre priorité, comme celle de tous les salariés de l’association, dont nous saluons l’engagement militant. Nous comptons notamment sur le soutien des pouvoirs publics pour redresser l’association et lui permettre de poursuivre sa mission, au service des usagers », ajoutent-ils.

Baisse drastique des subventions de l'INPES

Pour expliquer comment elle en est arrivée là, l'association écrit que suite à « une baisse drastique et constante des subventions de l’INPES (1), Sida Info Service a maintenu jusqu’ici ses activités grâce à des mesures de réduction de ses coûts ». Une version démentie par François Bourdillon, Directeur général de l'Inpes : « Depuis 10 ans, l’Inpes et le ministère chargé de la Santé soutiennent l’association Sida Info Service, en particulier financièrement, via des subventions. Lors de son Conseil d'administration du 9 décembre 2015, l'Inpes a voté le renouvellement à l'identique de la subvention pour 2016, d'un montant de 5 millions d'euros. 30 % de cette subvention ont été versés à l'association, cette semaine », écrit-il dans un communiqué.

Quoi qu'il en soit, le SIS a été contraint de déposer le 23 février dernier, via ses avocats Mes Catherine Boulanger et Maxence Audegond, une déclaration de cessation de paiement. Enfin, une mission de contrôle IGAS (1), demandée par les dirigeants de l’association depuis décembre 2015, a commencé le 2 mars et devrait rendre ses conclusions fin mars. « Ses observations viendront nourrir les réflexions des dirigeants et de l’administrateur judiciaire, en vue de l’élaboration du plan de continuation d’activité », conclut le SIS.

(1) L'Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé

(2) L'Inspection Générale des Affaires Sociales