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Observatoire National du Suicide

Suicide : la Bretagne et le Nord-Pas-de-Calais en tête

Par Léa Surugue

Le rapport de l'Observatoire National du Suicide  met en évidence un taux de décès encore élevé. Des disparités régionales importantes demeurent.

SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Avec 27 décès par jour, le suicide est un véritable fléau pour la France. Les données les plus récentes datent de 2012 et ont été publiéées dans le deuxième rapport de l'Observatoire National du Suicide, paru ce mardi. Cette année là,9715 suicides ont été rapportés en France, et près de vingt fois plus de tentatives de suicide.

Pour la première fois depuis les années 90, le nombre de suicides est passé sous la barre des 10 000 morts. Mais il reste encore trop élevé pour les autorités sanitaires. L’Observatoire estime d'ailleurs que ces chiffres sont inférieurs à la réalité, car de nombreux décès ne sont encore pas répertoriés en tant que suicides.
Des efforts restent donc à faire pour mieux comptabiliser les suicides, mais en ce qui concerne les facteurs de risque, la recherche progresse.

S’intéresser aux spécificités régionales
Ce second rapport donne un coup de projecteur sur l’environnement local. Les auteurs mettent en évidence de grandes disparités régionales sur le territoire français, et recommandent de mieux prendre en compte ces spécificités, pour mieux accompagner les personnes à risque suicidaire.

Si le taux moyen de mortalité par suicide s'élève à 15,3 décès pour 100 000 habitants, certaines régions comme le Nord et  l'Ouest, les zones rurales, sont particulièrement exposées.

La Bretagne et le Nord-Pas-de-Calais présentent les taux les plus élevés, avec respectivement 24,8 suicides pour 100 000 habitants, et 20,4 pour 100 000 habitants. A l'inverse, la région PACA est la moins touchée avec moins de 14 décès pour 100 000 habitants, et la Martinique, avec 5,5 suicides pour 100 000 habitants.

 

Adapter la prévention

Au delà de ces différences,  les moyens létaux utilisés varient suivant les régions .P L'intérêt de connaitre les moyens employés peut permettre d'adapter les mesures de prévention.
Par exemple, les décès par armes à feux sont plus fréquents dans le Sud-Ouest. Mettre en oeuvre des moyens plus strictes pour encadrer leur possession et leur vente. peut donc s'avérer efficace. En revanche les suicides par pendaison se retrouvent plus dans les régions au nord de la France. Les taux de suicides par ce moyen avoisinent les 60 %. Dans les Pays de La Loire, le suicide par noyade est lui très répandu (7 % des décès contre 3 % au niveau national).

 

 Suicides par arme à feu, par région

En 2014, l’Observatoire avait décrit les profils sociodémographiques les plus affectés par les suicides, afin de mieux les prendre en charge. Ainsi, les femmes apparaissaient comme plus à risque de faire une tentative de suicide que les hommes, surtout entre l'âge de 15 et 20 ans et après 40 ans. De manière générale, le rapport note deux pics de suicides, chez les hommes et chez les femmes, entre 45 et 55 ans, et après 75 ans.

Il avait défini une série de mesures pour accompagner ces personnes vulnérables, notamment en renforçant les lignes d’écoute téléphonique, en contactant régulièrement les personnes ayant déjà fait des tentative ou en réduisant l’accès aux moyens létaux.

Ce second rapport observe que les experts manquent encore de recul pour évalue la portée de ces mesures, engagées dans le cadre du Programme national d’actions contre le suicide 2011-2014. Par ailleurs, cette prise en charge des personnes à risque ne sera pas suffisante en l'absence d'une stratégie différenciée entre les régions.

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, à d'ores et déjà annoncé la mise en place d'une nouvelle feuille de route pour prendre en compte plus largement ces facteurs.