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Attention aux antidépresseurs au volant

Par Philippe Berrebi

Si vous prenez le volant ce week-end, attention sur la route; surtout si vous avez décidé de prendre des antidépresseurs pour préparer votre rentrée ou, au contraire, d’interrompre votre traitement parce que les vacances ont été bénéfiques. Dans le premier cas, le risque de provoquer un accident est accru de 49% et, dans le second, de 32%. 
Ces chiffres sont le résultat d’une étude menée par l’inserm auprès de 72 685 conducteurs impliqués dans des accidents corporels avec blessés entre 2005 et 2008. Pour les 2936 usagers de la route qui avaient pris un antidépresseur la veille, le risque est augmenté de 34%. « Lorsque l’on commence un traitement, quel qu’il soit, le corps a besoin d’un temps d’adaptation qui demande un effort particulier à l’organisme, et dans le cas des antidépresseurs, au cerveau, explique au journal La Croix Maryse Vaillant, psychologue clinicienne.
En dehors de ces périodes à risque, il semble que la prise d’antidépresseurs ne favorise pas les accidents. « A mon avis, admet Emmanuel Lagarde, l’un des auteurs de l’étude, il n’y a pas d’effet médicament à long terme ». Pour lui, les médecins traitants doivent à tout prix alerter les patients sur les dangers de ces médicaments s’ils prennent le volant et en début de traitement.

Mais que se passe-t-il en cas d’accident dans de telles circonstances ? Avec l’Académie de médecine, le conseil de l’Ordre des médecins cherche à établir une procédure de signalement d’un patient inapte à conduire, nous apprend  le Figaro. « Il ne faut pas rompre le lien de confiance entre un médecin et son patient », indique au quotidien, l’un des responsables. Impossible de rompre le secret médical. Alors, une des pistes évoquées serait d’exclure le médecin de la procédure, qui reposerait exclusivement sur l’information par voie déclarative de l’automobiliste. « En cas d’inexactitude des données communiquées ou d’omission et en cas d’accident, poursuit le représentant de l’Ordre des médecins, il pourrait y avoir des conséquences en matière de couverture d’assurance concernant le conducteur ». Nous voilà prévenus !