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Prévention

Cancer du testicule : ce geste simple permet de le repérer

Par Sophie Raffin

Plus le cancer des testicules est découvert tôt, plus les chances de guérison sont meilleures, il est donc important de connaître la méthode pour le repérer rapidement : le dépistage par autopalpation.

John Kevin/istock
Le cancer du testicule touche des hommes jeunes. Les patients ont généralement entre 20 et 45 ans.
S'il est découvert tôt, le taux de guérison avoisine les 99 %.
Un geste simple, à faire régulièrement à la sortie de la douche, permet de le repérer : l'autopalpation des testicules.

Le cancer du testicule touche majoritairement des hommes jeunes entre 18 et 45 ans. Avec 2.800 cas en 2018, le cancer des testicules représente 1 à 2 % des cancers masculins. Toutefois, les professionnels de santé ont remarqué une augmentation mondiale des cas, notamment en Europe du Nord et dans les pays scandinaves.

Les causes de la progression des tumeurs malignes testiculaires ne sont pas totalement identifiées. "Vu que les hommes sont jeunes, la hausse observée n’est pas liée au vieillissement de la population. Il y a sûrement des problèmes de mode de vie et des facteurs environnementaux", explique l’urologue Dr Thibault Murez à l’occasion du 1er mois de la santé masculine lancé par l'Association Française d’Urologie (AFU).

Cancer du testicule : un taux de guérison de 99 % s'il est pris tôt

Il existe plusieurs formes de cancer du testicule. Toutefois, dans 95 % des cas, il se développe à partir des cellules qui produisent les spermatozoïdes. On parle alors de tumeur germinale. "Les facteurs de risque ne sont pas parfaitement identifiés. Toutefois, les études montrent qu’il y a des facteurs d’hérédité liés au lien du sang masculin. Par exemple, les risques sont 77 fois plus élevés que le risque général, si votre frère jumeau en a eu un, et 3 fois plus si c’est votre père", précise le Dr Murez.

“Le terrain personnel peut aussi nous alerter : par exemple des problèmes de migrations des testicules ou des traitements hormonaux dans l’enfance, des garçons qui ont eu des malformations ou un syndrome de dysgénésie testiculaire”, ajoute-t-il.

Le cancer du testicule est asymptomatique pendant une très longue période. Il est ainsi souvent découvert fortuitement par le patient lui-même qui remarque une masse au niveau du testicule ou par les médecins lors d’autres examens liés à un parcours de fertilité ou des douleurs persistantes.

Si la maladie est découverte tôt, le traitement se résume à une étape : l’ablation du testicule touché. Cette intervention, appelée orchidectomie, reste majeure pour les patients, car elle a des retentissements psychologiques et physiques. “Pour autant, elle reste bien moins lourde que dans les cas de diagnostics plus avancés où les patients se verront proposer chimiothérapie, radiothérapie, voire chirurgie lourde d'exérèse (ablation, NDLR) des masses résiduelles (ganglions abdominaux, cervicaux, thoraciques…)., précise l’AFU.

Dépisté tôt, ce cancer se soigne bien. Le taux de survie globale avoisine les 99 %.

Autopalpation des testicules : un geste simple à faire tous les mois

"S’il se soigne bien, le cancer du testicule n’en reste pas moins problématique, car il touche des hommes jeunes qui sont dans la construction de leur vie personnelle, professionnelle et familiale. La maladie peut avoir des retentissements de longues années après : par exemple, sur la fertilité, le travail ou même l’obtention de prêt", explique le Dr Thibault Murez. Pour limiter au maximum son impact, il est important selon lui que les hommes appliquent une méthode simple mais méconnue : l’autopalpation des testicules.

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Il est conseillé de faire ce dépistage une fois par mois à partir de l’adolescence (13-14 ans), et de préférence après la douche, car la chaleur de l’eau détend la peau des bourses. Cela facilite la procédure. Si lors de l’autopalpation des signes inquiétants sont repérés, il ne faut pas hésiter à consulter son médecin.

“La généralisation de ce geste simple permettrait d’éviter les diagnostics tardifs et donc d’alléger le poids global des séquelles thérapeutiques.”