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Méta-analyse de 41 études

Intestin irritable : la psychothérapie bénéfique à long terme

Par Julie Levallois

Hypnose, relaxation et thérapie cognitivo-comportementale apaisent les symptômes du syndrome de l'intestin irritable avec la même intensité.

CLOSON/ISOPIX/SIPA

Une psychothérapie pour soulager les intestins. Dans le syndrome de l’intestin irritable (SII), les médicaments se font rares. Les symptômes, eux, sont difficilement contrôlables. Diarrhées aiguës, douleurs abdominales, gaz représentent un lourd handicap pour les malades. Différentes approches psychologiques permettent de les apaiser à long terme, d’après une méta-analyse parue dans Clinical Gastroenterology and Hepatology.

5 % de la population française est atteinte par le syndrome de l’intestin irritable. Si les facteurs aggravants peuvent être identifiés, avec un bon suivi, les raisons sont encore mal comprises. C’est donc du côté de la gestion des symptômes que les recherches se concentrent. Cette méta-analyse a rassemblé 41 essais cliniques menés sur 2 200 patients. Parmi les approches évaluées : thérapie cognitivo-comportementale, hypnose et relaxation. Leur impact à court terme était déjà reconnu.

L’interaction du corps et de l’esprit

Les trois méthodes ont le même impact à long terme sur l’apaisement des symptômes digestifs. Ils s’observent de 6 à 12 mois après la fin de la prise en charge. « C’est significatif, car le syndrome de l’intestin irritable est un trouble chronique et intermittent pour lequel il n’existe aucun bon traitement médical », souligne Lynn Walker, co-auteur de la publication. Les patients tirent même un bénéfice d’une thérapie suivie en ligne.

Selon les chercheurs, ce résultat confirme que le SII est bel et bien un trouble de l’axe « cerveau-intestin ». « La médecine occidentale considère souvent que l’esprit est séparé du corps, mais le syndrome de l’intestin irritable est le parfait exemple de l’interaction des deux », estime Kesley Laird, premier auteur de la méta-analyse. Pour preuve : le stress est considéré comme un facteur d’aggravation des symptômes. Mais ceux-ci peuvent aussi augmenter le stress, créant un cercle vicieux.