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Coronavirus

Covid : une souche mortelle à 80 % a-t-elle été créée en laboratoire ?

Des scientifiques ont croisé la souche de Wuhan avec le variant Omicron. Selon eux, c’est une manière d’approfondir les connaissances sur le virus, pour d’autres, c’est un acte irresponsable. 

Covid : une souche mortelle à 80 % a-t-elle été créée en laboratoire ? appledesign/istock




L'ESSENTIEL
  • Le variant Omicron est apparu fin 2021, et est rapidement devenu majoritaire partout dans le monde.
  • Ses différences par rapport au virus d’origine, identifié à Wuhan, seraient principalement liées à la protéine Spike.
  • Selon l'université de Boston, l'objectif de l'étude était de comprendre quelle partie du virus est responsable des formes graves, pour trouver des traitements efficaces par la suite.

Science ou inconscience ? Une étude de l’université de Boston est au cœur du débat. Dans un essai réalisé en laboratoire, les auteurs ont fusionné la protéine Spike d’Omicron avec la souche originale du virus, identifiée à Wuhan. Une expérience sur des souris a montré que ce nouveau virus est mortel à 80 % chez les rongeurs. Les résultats, qui n’ont pas encore été revus par les pairs (une méthode d’évaluation critique des résultats scientifiques), ont été pré-publiés sur le site biorxiv. 

Des scientifiques opposés à la création de nouveaux virus à partir de la Covid-19

Dans le document, ils expliquent avoir réalisé ces travaux pour mieux comprendre la capacité pathogène d’Omicron. Mais certains chercheurs jugent ces travaux irresponsables. "Étant donné la forte probabilité que la pandémie de Covid provienne de la fuite d'un coronavirus manipulé en laboratoire à Wuhan, ces expériences semblent profondément imprudentes", estime, par exemple, David Livermore, professeur de microbiologie à l'université britannique d'East Anglia, dans le Daily Mail. Sur Twitter, Shmuel Shapira, professeur et ancien directeur de l’Institut biologique du ministère de la défense israélien est plus véhément : "Cela devrait être totalement interdit, c’est jouer avec le feu."

Des "allégations trompeuses" contre l’étude sur le virus modifié de la Covid-19

Mais l’université de Boston se défend, dans un communiqué paru suite à la publication de l’article du Daily Mail. "L'université de Boston réfute une série d'allégations trompeuses concernant la recherche au National Emerging Infectious Diseases Laboratories (NEIDL), indique le texte. Les articles, qui sont apparus pour la première fois lundi dans le Daily Mail au Royaume-Uni, ont affirmé que les chercheurs du laboratoire avaient 'créé une nouvelle souche mortelle de Covid".

Pour les responsables de l’université, l’article est "faux et inexact". "Ils ont sensationnalisé le message, ils déforment l'étude et ses objectifs dans son intégralité", estime Ronald B. Corley, directeur du NEIDL. Selon l’université, ces travaux avait pour objectif d’étudier les protéines Spike du variant Omicron BA.1, et de les comparer avec la souche de Wuhan pour vérifier si le nouveau variant est vraiment moins virulent. Ils se sont donc "intéressés à la partie du virus qui dicte la gravité d'une maladie qu'une personne contractera", soit la protéine spike. 

Les chercheurs se défendent d’avoir volontairement créé un Covid plus dangereux 

Dans son article, le Daily Mail parle d’une expérience sur le gain de fonction : cette expression désigne le fait de modifier des virus en laboratoire pour les rendre plus transmissibles ou plus virulents. Mais l’université de Boston se défend d’avoir poursuivi un tel objectif.

"Cette recherche n'est pas une expérience sur le gain de fonction, ce qui signifie qu'elle n'a pas amplifié la souche du virus Sars-CoV-2, ni ne l'a rendue plus dangereuse", affirme l’université. Au contraire, elle aurait rendu les réplications du virus moins dangereuses, selon ses auteurs.

Les chercheurs de l’université de Boston s’insurgent que seul le chiffre de 80 % de morts chez les souris soit sorti dans l’article. Selon eux, cette information est "sortie de son contexte" et "n’a rien à voir avec l'effet du virus sur les humains". "Le modèle animal qui a été utilisé était un type particulier de souris très sensible", explique Ronal B.Corley. Par ailleurs, il a insisté sur un point : les conditions de sécurité ont été respectées scrupuleusement. "Le virus ne quitte pas le laboratoire dans lequel il est étudié", assure-t-il. 

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