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Mastectomie

Cancer du sein : le «gène Angelina Jolie» n'est plus seul et cela complique le choix d'une chirurgie préventive

On connaissait jusqu'ici trois gènes dont les mutations transmissibles augmentaient fortement le risque de cancer du sien. Deux études viennent de démontrer que d'autres gènes sont en cause dans la prédisposition à la maladie. Cela peut remettre en cause le choix de soins préventifs dont la chirurgie prophylactique.

Cancer du sein : le \ monkeybusinessimages/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les mutations transmissibles sur les gènes BRCA 1 et 2 étaient jusqu'ici clairement associées à un risque élevé de cancer du sein
  • Deux études montrent que ce sont en fait entre 25 et 35 gènes qui seraient en cause dans le risque de développer cette maladie
  • Les risques étant malgré tout moindres qu'avec les gènes déjà connus, le choix de la chirurgie prophylactique devient moins évident

Jusque-là, les choses semblaient "simples" face aux mutations de gènes qui aggravaient fortement le risque de développer un cancer du sein : pour les femmes présentant une mutation transmissible -c'est à dire déjà présente chez des ascendants- des gènes BRCA1, BRCA2 et, dans une moindre mesure PAL-B2, le risque de développer la maladie pouvait être jusqu'à 80% supérieur à la normale.

Et dans ce cas, les choix en matière de traitement "préventif", notamment la mastectomie partielle ou totale (ablation d'un ou des deux seins), pouvait s'appuyer sur la probabilité forte de développer la maladie. Le cas le plus illustre est celui de l'actrice Angelina Jolie qui a chois une mastectomie totale après avoir été diagnostiquée porteuse comme sa mère d'une de des mutations.

De 25 à 35 gènes impliqués dans le risque de cancer du sein

Deux étude publiées au début du mois de février dans le New England Journal of Medicine viennent rebattre les cartes sur ce sujet. La première porte sur près de 64 000 femmes aux Etats-Unis, la seconde sur 113 femmes originaires de 25 pays différents. Les deux aboutissent aux mêmes conclusions : les mutations transmissibles aggravant le risque de cancer du sein ne portent pas sur 3 gènes mais sur 25 ou 30 ! Et parmi eux, huit (dont BRCA 1 et 2, PAL-B2) et notamment les gènes Check 1, Check 2 et ATM, sont associés à un risque accru -multiplié par 2 pour les trois derniers cités- de cancer du sein.

"Cela impose un véritable changement de paradigme, analyse le Professeur Gilles Freyer, cancérologue aux Hospices Civils de Lyon, car s'il était facile d'expliquer à une femme porteuse de mutations de BRCA 1 et 2 ou de PAL-B2 l'intérêt d'une chirurgie prophylactique en raison du niveau de risque très élevé de développer un cancer, on peut se poser la question de savoir s'il est raisonnable de faire ce choix, étant donné son impact sur le parcours de vie, pour des femmes porteuses de mutations sur les autres gènes identifiés : si ceux-ci augmentent réellement la susceptibilité de développer la maladie par rapport aux autres femmes, nous sommes là face à un risque qui est certes significatif mais qui n'est pas si élevé que cela ...".

Des situations plus complexes

C'est donc face à des situations plus complexes que les oncologues spécialistes du cancer du sein vont se retrouver à la suite de la publication de des deux études qui revisitent le risque dans cette maladie. Quels conseils donner aux patientes porteuses de ces marqueurs sérieux mais non certains ? D'autant que les deux études récemment présentées montrent un niveau de risque moindre que celui jusqu'ici admis en soulignant que la mutation de BRCA 1 n'augmentait la probabilité de la maladie que de 55% au lieu de 72%. Et par ailleurs, elles montrent aussi que les nouveaux gènes identifiés peuvent, au-delà de ce qu'ils prédisent dans le cancer du sein, indiquer un risque accru de cancer du colon, voire de cancer du pancréas.

Pour autant, au-delà de cette nouvelle donne sur le choix d'une chirurgie prophylactique, ces gènes nouvellement identifiés ne vont pas entraîner de bouleversement dans la prise en charge des patientes atteintes d'un cancer du sein : "On dispose heureusement déjà de nouvelles catégories de médicaments qui reposent sur des molécules qui perturbent le mécanisme de réparation de l'ADN sur les cellules tumorales elles-mêmes porteuses des mutations portant sur les gènes de la réparation de l'ADN", rassure le Pr Gilles Freyer.

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