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Halloween

Pourquoi aime-t-on se faire peur?

Pour que la peur devienne récréative, il ne faut surtout pas que notre cerveau l’associe à un danger réel, sinon, les sentiments de peur et de plaisir n’arriveront pas à se mélanger. 

Pourquoi aime-t-on se faire peur? Vladans/iStock




L'ESSENTIEL
  • La peur devient agréable lorsqu'elle est corrélée avec le plaisir et le rythme cardiaque.
  • Si la courbe de peur suit le même tracé que le rythme cardiaque, alors c'est gagné. Dans le cas où la cœur fait le yo-yo et où la peur est continue, cela devient un sentiment désagréable.
  • Pour que la peur s'associe au plaisir, il ne faut surtout que le cerveau prenne en compte la notion de danger réel.

En cette période d’Halloween, il est de bon ton de jouer à se faire peur et tester ses limites. Pourtant, si au départ la peur est un réflexe de survie qui sert à nous éloigner du danger, nous l’avons détournée pour en faire un objet d’amusement. C’est ce que démontrent les chercheurs de l’université d’Aarhus (Danemark) dans leur étude publiée le 26 octobre 2020 dans la revue Psychological Science.

Jouer à se faire peur 

En étudiant comment les humains tirent du plaisir de la peur, nous constatons qu'il semble y avoir un ‘point idéal’ où le plaisir est maximisé, indique Marc Malmdorf Andersen, chercheur à l’université d’Aarhus et auteur principal de l’étude. Il y aurait un rapport entre la peur, le plaisir et l'excitation physique dans les formes récréatives de la peur.”

Selon l’équipe de chercheurs, la peur deviendrait divertissante lorsqu’elle créerait chez nous une réaction physique à la limite du plaisir, comme l’accélération soudaine du rythme cardiaque, mais qui ne constitue pas pour autant une réelle menace. Toutefois, cette limite entre plaisir et expérience désagréable varie d’une personne à une autre, en fonction de son vécu et de sa sensibilité. 

Pour cette étude, les chercheurs ont étudié le comportement de 110 participants qui devaient donner leurs impressions sur une attraction de maison hantée au Danemark. Chaque testeur a été équipé d’un moniteur de fréquence cardiaque qui les enregistrait en temps réel dans l’attraction. Dans la maison hantée d’une quarantaine de salles, plusieurs stratagèmes ont été mis en place pour simuler différentes frayeurs. Cela allait de la poursuite dans des pièces par des zombies à des pièges plus classiques pour faire sursauter les participants. La maison hantée était également truffée de caméra de surveillance, qui filmait les réactions des participants.

Une fois l’expérience terminée, les participants devaient évaluer leur niveau de peur et de plaisir après chaque interaction vécut dans la maison hantée. En comparant ces données autodéclarées avec les images des caméras de surveillance et le rythme cardiaque des personnes, les chercheurs ont pu analyser les éléments liés à la peur et au plaisir sur différents plans. 

Quand la peur devient récréative

Généralement, la peur est considérée comme une émotion désagréable, mais lorsqu’elle est mélangée à la notion de plaisir, on parle alors de peur récréative. Dans leurs conclusions, les chercheurs ont découvert une tendance qui peut se dessiner en forme de U inversé, montrant le moment où la peur est présente et où le plaisir est maximisé. 

Si les gens n'ont pas très peur, ils n'apprécient pas vraiment l'attraction, et la même chose se produit s'ils ont trop peur, insiste Marc Malmdorf Andersen. Il semble plutôt qu’il faille une peur ‘juste’ pour maximiser le plaisir.” 

Ainsi donc, la peur serait une histoire de dosage. Elle serait d’ailleurs dans la “bonne zone” quand le rythme cardiaque suit la même courbe en U inversé que la peur. A l’inverse, lorsque le sentiment de peur est trop long, que le rythme cardiaque fait le yo-yo en montant et en descendant sans cesse, alors c’est la peur “traditionnelle”, celle qui rend l’expérience désagréable, qui prend le dessus.  

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