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Covid-19 : une ancienne infection par un autre coronavirus réduirait la gravité

Une précédente infection à un coronavirus du rhume réduirait la gravité de la Covid-19, la maladie respiratoire provoquée par le SARS-CoV-2, selon une étude américaine.

Covid-19 : une ancienne infection par un autre coronavirus réduirait la gravité stefanamer/istock




L'ESSENTIEL
  • Une infection au SARS-CoV-2 déclenche une réaction immunitaire croisée chez les personnes ayant déjà contracté précédemment un autre coronavirus, responsable du rhume ou de la pneumonie.
  • Une infection antérieure par un coronavirus du rhume réduirait ainsi la gravité de la maladie Covid-19 en diminuant le risque de se retrouver aux soins intensifs ou d'avoir besoin d'assistance respiratoire.
  • Cette découverte pourrait non seulement avoir des répercussions sur le développement du vaccin, mais aussi sur celui d'un traitement permettant de limiter les formes graves de Covid-19.

Avoir été infecté par un coronavirus "bénin" responsable du rhume n’immunise pas contre le SARS-CoV-2. En revanche, cette ancienne contamination réduirait le risque de développer une forme de grave de la Covid-19.

C’est la conclusion à laquelle sont parvenus des chercheurs du Boston Medical Center et de la Boston University School of Medicine. Dans une étude publiée dans le Journal of Clinical Investigation, ils démontrent qu’une infection antérieure par un coronavirus du rhume réduisait la gravité de la maladie Covid-19. Cette découverte pourrait avoir des répercussions significatives sur le développement d’un futur vaccin.

Un effet protecteur des autres coronaviru

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs sont partis du postulat que, si le SARS-CoV-2 est un agent pathogène récent, il existe cependant de nombreux autres types de coronavirus endémiques chez l’humain. Provoquant le "rhume" ou la pneumonie, ces coronavirus partagent certaines séquences génétiques avec le SARS-CoV-2. Il est donc possible que les réponses immunitaires à ces autres coronavirus puissent avoir une réaction croisée contre le SARS-CoV-2.

Les auteurs de l’étude ont ainsi examiné les données des dossiers médicaux électroniques des personnes ayant subi un test PCR entre mai 2015 et le 11 mars 2020. Le test naso-pharyngé PCR détecte divers agents pathogènes respiratoires, y compris les coronavirus endémiques du rhume. Ils ont également examiné les données des personnes qui ont été testées pour le SARS-CoV-2 entre le 12 mars 2020 et le 12 juin 2020.

Après ajustement en fonction de divers facteurs dont l'âge, du sexe ou encore l’IMC, les chercheurs ont constaté que les patients hospitalisés pour la Covid-19 et ayant déjà obtenu un résultat positif à un test PCR pour un autre coronavirus, présentaient un risque nettement plus faible d’être admis dans l’unité de soins intensifs, ou même d’avoir besoin d’une aide respiratoire. Leur probabilité de survie était également significativement plus élevée. Toutefois, un résultat positif antérieur pour un coronavirus n'a pas empêché une personne de contracter le SARS-CoV-2.

"Nos résultats montrent que les personnes ayant des preuves d'une infection antérieure par un coronavirus du rhume ont des symptômes COVID-19 moins graves", confirme le docteur Manish Sagar, médecin spécialiste des maladies infectieuses et coauteur de l'étude.

Limiter les formes graves de l’infection

Les auteurs tirent une autre conclusion intéressante de leurs travaux : celle selon laquelle l'immunité peut prévenir la Covid-19 d'une manière différente de la prévention de l'infection par le SARS-CoV-2. Ils l’ont démontré par le fait que les groupes de patients avaient des probabilités similaires d'infection mais des probabilités différentes de se retrouver aux soins intensifs ou de mourir.

"Les gens sont régulièrement infectés par des coronavirus différents du SARS-CoV-2, et les résultats de cette étude pourraient aider à identifier les patients présentant un risque plus faible ou plus élevé de développer des complications après avoir été infectés par le SARS-CoV-2,explique Joseph Mizgerd, professeur de médecine, de microbiologie et de biochimie à la Boston University School of Medicine, également coauteur des travaux. Nous espérons que cette étude pourra servir de tremplin pour identifier les types de réponses immunitaires permettant de ne pas nécessairement prévenir l'infection par le SARS-CoV-2, mais plutôt de limiter les dommages causés par la Covid-19."



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