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Journée mondiale de sensibilisation

Autisme : mieux comprendre cette maladie encore trop souvent stigmatisée

La Journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme le 2 avril est l'occasion de lever le voile sur cette maladie encore mal connue du grand public. 

Autisme : mieux comprendre cette maladie encore trop souvent stigmatisée AndreaObzerova/iStock




L'ESSENTIEL
  • Le diagnostic de l'autisme n'est fiable qu'à partir de 2 ans;
  • En France, la maladie n'a été reconnue comme handicap qu'en 1996

Les troubles du spectre de l'autisme (TSA) concernent environ 700 000 personnes en France, dont 100 000 ont moins de 20 ans, selon l'Inserm. Si on sait aujourd'hui qu'il résulte d'anomalies du neurodéveloppement, l'autisme est une maladie encore mal connue et les personnes touchées sont souvent stigmatisées. 

Mieux comprendre l'autisme

L'autisme se caractérise souvent par l'incapacité d'établir des liens avec les autres, un manque d'interaction sociale, des difficultés de langage ou à tenir un contact visuel direct et des comportements répétitifs, que la docteure Jaquelyn McCandless de l'université de l'Illinois (Etats-Unis) qualifie “d'autostimulation”, dans son livre Autisme et troubles métaboliques (ed. Le Souffle d'Or).  

Les premiers signes évocateurs de l’autisme apparaissent le plus souvent entre 18 et 36 mois. Sa prévalence est plus élevée chez les petits garçons. Le diagnostic est difficile à établir car il repose essentiellement sur l'observation du comportement et même si des signes sont visibles très jeunes, il n'est fiable qu'à partir de 2 ans. 

Pour établir le diagnostic d’autisme, il faut à la fois observer la présence d’altérations dans les interactions sociales, de troubles du comportement avec des activités et des centres d'intérêt restreints, des stéréotypies et des comportements répétitifs, dans certains cas des troubles de la communication verbale et non verbale.

Christine Buscailhon raconte dans son livre Quand j'avais l'autisme... (ed. Le Souffle d'Or) le moment où elle a reconnu que son enfant était différent : c'était “lors d'une séance au parc où Léo a passé l'après-midi à tourner en rond en faisant 'Mmmmmm', puis à s'asseoir et faire le papillon, refusant toutes mes sollicitations pour d'autres jeux comme le toboggan ou le bac à sable. Ce jour-là, la différence de comportement entre mon fils et les autres enfants qui jouaient autour de lui était flagrante. Il présentait alors tous les symptômes de l'autisme.”

La génétique et l'environnement

Les causes de l'autisme sont complexes et difficiles à expliquer avec certitude, et pourrait résulter d'une combinaison de plusieurs facteurs : “nous constatons un consensus croissant sur le fait que la plupart des cas d'autisme et de TSA résultent d'une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux, explique Jaquelyn McCandless. Les facteurs génétiques préparent peut-être le terrain pour les TSA, mais dans de nombreux cas, les facteurs environnementaux sont des déclencheurs indispensables qui permettent aux gènes de faire apparaître le trouble.” 

De nombreuses études ont en effet établi un lien entre pollution et autisme. L'une d'elle, publiée par l'université d'Harvard en 2013, affirmait que l'on recensait plus de naissances d'enfants autistes dans les zones très polluées. En décembre 2019, les chercheurs du Columbia Center for Children's Environmental Health (CCCEH), en Colombie, ont publié les coûts estimatifs de six maladies infantiles liées à la pollution de l'air, parmi lesquelles figurait l'autisme. La facture serait estimée à 3 109 096 $.

Peut-on guérir de l'autisme ?

On ne guérit pas de l'autisme, mais les symptômes peuvent s'alléger selon la docteure Jaquelyn McCandless, notamment grâce à diverses alternatives comme l'adoption d'un régime alimentaire adapté, la prise de certains compléments alimentaires, ou encore l'élimination du mercure et des métaux lourds dans l'organisme. “Ces traitements, parfois employés seuls mais le plus souvent en combinaison les uns des autres, ont permis à certains enfants de se débarrasser de leur diagnostic d'autisme ou de TSA, explique-t-elle. Bien d'autres petits sont demeurés dans le spectre autistique, mais en faisant des progrès notables dans les domaines cognitif et comportemental et en matière de santé physique.”

Dans un récent entretien, Christine Buscailhon nous expliquait ce qu'elle avait mis en place pour alléger les troubles de son fils, diagnostiqué à l'âge de 4 ans, notamment aux niveaux alimentaire et environnemental. "Il n'est pas sorti du spectre autistique, mais il va considérablement mieux. Nous avons demandé de nouveaux diagnostics aux instances officielles, mais elles ont refusé. J'ai néanmoins découvert l'ATEC (pour The Autism Treatment Evaluation Checklist), une échelle d'évaluation allant de 0 à 180 basée sur un questionnaire très simple. Les chercheurs estiment qu'en dessous de 10, nous sommes "neuro-typiques". Léo oscille entre 14 et 18 selon les jours et les mois. Avant cela, il était à 124".

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