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Alimentation et climat

Nutrition : manger mieux pour sauver sa santé et la planète au passage

Une alimentation saine permettrait non seulement de vivre mieux et plus longtemps mais également de limiter le réchauffement climatique. 

Nutrition : manger mieux pour sauver sa santé et la planète au passage bhofack2/iStock




Manger sainement, c’est bon pour la santé, c’est bien connu. Une alimentation équilibrée aide à maintenir un poids équilibré et à éviter le diabète, l’obésité et de nombreux troubles cardiovasculaires, limitant au passage les coûts médicaux. Ainsi, un régime sain est aussi bénéfique à l’économie. Mais également à l’environnement, selon une nouvelle étude parue le 22 janvier dans la revue Environnemental Health Perspective.

“Nous voulions déterminer quels modèles alimentaires pourraient offrir les plus grands co-avantages”, explique Jono Drew, de l’université d’Otaga (Nouvelle-Zélande), en préambule du papier. Son équipe et lui ont donc développé une base de données pour évaluer le cycle de vie des aliments et leurs conséquences sur l’environnement. En parallèle, ils ont mis en place un modèle mathématique pour calculer les conséquences sanitaires de l’alimentation moyenne actuelle d’un Néo-Zélandais et d’un régime alimentaire idéal, c’est-à-dire respectant toutes les recommandations diététiques.

“Tous nos scénarios ont été conçus pour répondre aux directives alimentaires de la Nouvelle-Zélande. Nous avons commencé par un scénario de référence dans lequel nous avons examiné les changements alimentaires minimaux nécessaires, par rapport à ce que les Néo-Zélandais consomment actuellement, pour respecter les directives. Ces changements comprenaient une augmentation de la consommation de légumes, de fruits, de céréales complètes et de lait, ainsi qu'une diminution de la consommation d'aliments hautement transformés. À partir de là, nous avons adapté nos scénarios alimentaires pour qu'ils soient progressivement plus basés sur les plantes, c'est-à-dire en remplaçant les aliments d'origine animale par des alternatives d'origine végétale. Nous avons pensé qu'il était important de montrer ce qui était possible si les gens étaient prêts à modifier leurs habitudes alimentaires, et ce qui serait possible si toute notre population prenait un virage important dans cette même direction”, explique Drew.

Des alternatives végétales

Comme cela a déjà été prouvé à plusieurs reprises dans le passé, les légumes, les fruits, les légumineuses et les grains entiers s’avèrent beaucoup moins polluants que les aliments d’origines animales, surtout les viandes rouges et transformées.

“Heureusement, les aliments qui sont bons pour la santé ont aussi tendance à être ceux qui sont respectueux du climat. À l'inverse, certains aliments qui présentent des risques connus pour la santé sont particulièrement polluants pour le climat. La consommation de viande rouge et de viande transformée, par exemple, est associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2 et de certains cancers”, commente le docteur Alexandra Macmillan, auteur principal de l’étude. 

“À mesure que nos scénarios alimentaires modélisés devenaient de plus en plus basés sur les plantes et donc plus respectueux du climat, nous avons constaté que les gains de santé et les économies de coûts de santé associés au niveau de la population tendaient également à augmenter. Un scénario qui remplaçait toutes les viandes, les fruits de mer, les œufs et les produits laitiers par des alternatives d'origine végétale, et qui exigeait également que les gens éliminent tous les déchets alimentaires ménagers inutiles, s'est avéré être le plus bénéfique pour ces trois paramètres”, détaille Drew. 

Moins 42% d’émissions de CO2 liés à l’alimentation 

Ainsi, si la population néo-zélandaise modifiait son régime alimentaire pour suivre les recommandations sanitaires en vigueur, cela pourrait permettre, en fonction bien sûr de l’ampleur des changements, de réduire les émissions de CO2 liés à l’alimentation de 42% par an. Soit des économies d’émission équivalentes à une réduction de 59% des émissions annuelles des véhicules légers en Nouvelle-Zélande, selon les chercheurs. En terme de santé, cela permettrait par ailleurs d’améliorer entre 1 et 1,5 millions de vies (qualité de vie, longévité…) et ainsi donc des économies allant de 14 à 20 milliards de dollars pour le système de santé néo-zélandais.

En France, où l'alimentation représente 24 % des émissions de gaz à effet de serre de la population, que ceux qui ne veulent pas devenir végétariens se rassurent. En suivant ce modèle, il devrait être possible de conserver environ 30% de la production d’aliments d’origine animale tout en ayant peu d’influence sur le climat. Car nous disposons de nombreuses terres adaptées à l’élevage. L’idéal serait donc de nourrir les animaux avec du fourrage local et des végétaux produits localement comme les graines de lin ou de colza.

Pour les chercheurs, ces résultats devraient inciter les gouvernements à prendre des mesures adaptées pour aider efficacement la population à modifier ses habitudes alimentaires. Ils préconisent enfin la mise en œuvre de stratégies de tarification, de systèmes d’étiquetages et des directives d'approvisionnement alimentaire pour les institutions publiques.

“Un système alimentaire mondial qui n’aggrave plus la crise climatique” 

Et Drew de conclure : “Une politique publique bien conçue est nécessaire dans le monde entier pour soutenir la création d'un système alimentaire mondial qui n'aggrave plus la crise climatique, ni le fardeau des maladies non transmissibles.”

En France, le gouvernement entend diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole d’ici à 2050. “Un faible mangeur de viande (50g par jour) émet 1,5 fois moins de gaz à effet de serre qu’un gros mangeur de viande (100g par jour)”, note l’association Réseau action climat France sur son site. Quant à un végétarien, il émet près de 2 fois moins.

Or, d’après d’inquiétants travaux publiés récemment dans la revue Lancet Planetary Health, si rien n’est fait pour endiguer la hausse des températures, d’ici 2100, plus de 150 000 Européens pourraient mourir en raison d'événements climatiques extrêmes.

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