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Doigts blancs et froids

Doigts blancs au froid : le syndrome de Raynaud évolue par crises douloureuses

La décoloration des doigts au froid, appelée « syndrome de Raynaud » ou « acrosyndrome vasculaire paroxystique » , est un trouble de la circulation des vaisseaux sanguins, survenant par crises. Ce phénomène est localisés aux extrémités du corps, principalement les doigts, mais parfois les orteils, le nez et les oreilles. Les causes et les pronostics sont variés, mais les traitements peuvent réduire une douleur associée qui est parfois vive.

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Des mots pour les maux
Un « acrosyndrome vasculaire » est un trouble vasculaire qui peut être paroxystique ou permanent.
Le syndrome de Raynaud est aussi appelé « phénomène de Raynaud » et, également, « maladie de Raynaud » quand il est primaire.

Qu'est-ce qu’un syndrome de Raynaud ?

La décoloration des extrémités au froid, ou « syndrome de Raynaud », est un trouble paroxystique de la circulation sanguine. Parfois très douloureux, le syndrome de Raynaud est souvent déclenché par le froid et le stress, et il touche uniquement les extrémités : doigts et orteils essentiellement, mais aussi parfois le nez ou les oreilles (le pouce est généralement épargné).
Chez les personnes souffrant d’un syndrome de Raynaud, lorsque la peau est exposée au froid ou lors d'une forte émotion, un dysfonctionnement de la circulation distale peut apparaître. Il s’agit d’un phénomène complexe lié à la particularité des vaisseaux sanguins des extrémités, mais qui peut s’assimiler à une sorte de « spasme vasculaire ».
Lors de ce spasme vasculaire, la circulation diminue et les extrémités vont d’abord se décolorer, la peau devenant blanche ou cireuse : c’est la « phase ischémique », dite aussi « syncopale ». Si le phénomène se prolonge plus de quelques minutes, l’extrémité touchée devient bleue ce qui veux dire qu’elle n’est plus suffisamment approvisionnée en oxygène : il va se « cyanoser » et c’est la « phase cyanique » ou « asphyxique ». Lorsque la circulation reprend dans la partie touchée, une rougeur apparaît ainsi que des douleurs pulsatiles : c’est la « phase érythralgique » ou « de récupération ».
Toutes les extrémités peuvent être touchées, mais le plus souvent ce sont les doigts (le pouce est généralement épargné) et les orteils, mais aussi dans certains cas, le nez, les lèvres et les lobes d'oreilles. Les épisodes de spasmes vasculaires peuvent durer quelquesminutes ou quelques heures, mais les lésions graves sont rares.
Les syndromes de Raynaud sont actuellement classés en deux groupes : les syndromes de Raynaud primaires (90 % des cas), qui surviennent entre 15 et 25 ans sans aucune maladie sous-jacente, et les syndromes de Raynaud secondaires (10 % des cas), quand ils apparaissent après 30 ans et qu’une maladie y est associée.

Pourquoi ce sont les extrémités qui sont touchées ?

Les vaisseaux sanguins des doigts, des orteils, du nez et des oreilles sont très particuliers et ne servent pas seulement à apporter du sang oxygéné aux extrémités.
Ils sont différents des vaisseaux sanguins de la peau ailleurs sur le corps car ils ont une fonction propre de régulation de la température (« thermorégulation »). Il existe, en effet, une très forte densité de communications directes entre les petites artères distales (« artérioles ») et les petites veines ou « veinules » (« anastomoses artério-veineuses »), qui peuvent donc exclure les capillaires distaux.
Au cours du froid, les anastomoses artério-veineuses restent fermées car il s’agit d’apporter normalement du sang chaud au bout des doigts des orteils, du nez et des oreilles afin de les protéger du froid, alors que quand il fait chaud, ces communications sont complètement ouvertes pour dissiper plus vite la chaleur en excès du corps.
Ces « anastomoses artério-veineuses sont richement innervées par des nerfs du système sympathique et une augmentation de l’activité sympathique, comme au cours du stress, des émotions et du froid, a tendance à déclencher une vasoconstriction des vaisseaux sanguins distaux. Cette réaction de vasoconstriction est encore augmentée au cours du syndrome de Raynaud, ce qui ouvre les anastomoses et s’associe à un spasme vasculaire, le sang oxygéné des petites artérioles a plus de difficulté à circuler et à apporter l'oxygène vers les extrémités.