ACCUEIL > LES SYMPTÔMES > Troubles du sommeil de l’enfant : un apprentissage mais des rechutes

Troubles du sommeil de l’enfant

Troubles du sommeil de l’enfant : un apprentissage mais des rechutes

Le sommeil se modifie de façon profonde entre les premiers mois de la vie et l’adolescence. Les troubles du sommeil sont courants chez l’enfant mais une bonne acquisition du sommeil est indispensable à son développement cérébral.

demaerre / iStock
COMPRENDRE
CAUSES
CONSULTATION
QUE FAIRE ?
PLUS D’INFOS

Dans quels cas faut-il consulter un médecin pour une insomnie ?

Il est possible de mal dormir pendant un certain temps, sans conséquences majeures, mais il faut consulter quand les perturbations du sommeil ont un impact significatif sur les performances de l’enfant dans la journée avec une fatigue dès le matin, une somnolence et des troubles de la concentration, de l'attention et de la mémoire dans la journée.
Des cauchemars intenses et répétés peuvent être le signe d’une anxiété plus profonde, en rapport avec des problèmes familiaux ou avec l’école.
Si les parasomnies entraînent un inconfort pour l’enfant ou des blessures (contusions liées à une chute lors d’une crise de somnambulisme), une prise en charge médicale est nécessaire.
Il peut être nécessaire de faire appel à un spécialiste du sommeil en cas d’insomnie chronique, s’il existe une suspicion de pathologie spécifique comme un syndrome des jambes sans repos ou des mouvements périodiques nocturnes, et enfin, en cas de troubles du sommeil avec un retentissement majeur.

Comment préparer la consultation ?

Pour aider le médecin à identifier la nature du trouble du sommeil, il faudra être capable de lui préciser : l’ancienneté des troubles du sommeil, le type de troubles du sommeil (difficultés d'endormissement, réveils nocturnes et précoces), le nombre de fois où le trouble du sommeil se produit par semaine et s'il y a des répercussions (fatigue au réveil, difficultés de concentration au travail, endormissements durant la journée,…). Il ne faudra pas hésiter à lui rapporter des signes associés comme des fourmillements ou des mouvements incontrôlés dans les jambes.
Le plus simple est de réaliser un « agenda du sommeil » qui est un relevé du sommeil, nuit après nuit, sur une semaine type ou sur 3 à 4 semaines, et qui décrit les éléments importants de la nuit (heure de mise au lit et d’extinction de la lumière, temps d’endormissement, réveils dans la nuit, heure de réveil et de lever matinal, somnolences diurnes, sieste).
Il faudra aussi réfléchir au contexte afin de dire si cela est en rapport avec une modification de l’environnement (bruit, nouveau-né…) ou un événement particulier (familial ou professionnel).
De la même façon, il faudra préciser au médecin les conditions du sommeil (heures de coucher et de réveil) et les activités avant le sommeil. Enfin, il sera intéressant de dire ce qui a été tenté pour enrayer le trouble du sommeil (modification de l’environnement, arrêt du café, prise de somnifères...).

Comment faire le diagnostic d'insomnie ?

Le médecin traitant s'appuie sur l'interrogatoire de l’enfant et des parents pour évaluer les troubles et le contexte. Le témoignage détaillé des parents est important pour préciser la description des troubles.
L’examen médical est nécessaire pour éliminer une maladie sous-jacente et évaluer le retentissement du trouble du sommeil.
Un agenda du sommeil est toujours nécessaire : doivent y être notées les heures de coucher et de lever, le nombre de réveils, et les éléments de chaque nuit. Il peut être demandé sur une semaine ou plus.
« L'actimétrie » est un moyen très simple pour apprécier les cycles d'éveil et de sommeil sur une longue période et pour mieux comprendre l'horloge biologique interne. L'actimètre se présente sous la forme d'une sorte de petite montre que l'on porte au poignet non dominant pendant une période de 2 à 3 semaines, de jour comme de nuit. Cette montre enregistre le nombre et l'intensité de tous les mouvements de l’enfant au cours de cette période. Une puce électronique enregistre ces informations en fonction du jour et de l'heure.
La « polysomnographie » est l'enregistrement complet du sommeil. Les appareils utilisés permettent d’enregistrer l'activité électrique du cerveau, les mouvements des yeux, le tonus musculaire du menton et l'activité cardiaque, grâce à des électrodes placées à différents endroits du corps. Cet examen consiste donc à capter les rythmes électriques qui proviennent du cerveau et du corps pour en déduire les stades de sommeil.
Au final, la plupart des diagnostics d’insomnie sont faits grâce à l’interrogatoire complété par l’examen et l’agenda du sommeil, éventuellement associé à l’actimétrie. Un enregistrement polysomnographique du sommeil n’est, le plus souvent, pas nécessaire.

Avec quoi peut on confondre un trouble du sommeil ?

Le plus souvent, il est nécessaire d’identifier les maladies qui peuvent être cause de troubles du sommeil et en particulier l’anxiété, le syndrome des jambes sans repos…
Un problème différent de l’insomnie est le « retard de phase » que l’on retrouve chez les adolescents. Ce trouble se présente comme un retard à l’endormissement avec un réveil tardif et difficile le matin. Le sommeil est normal mais décalé, et encore plus décalé en vacances : le déficit de sommeil est compensé par un lever plus tardif les week-ends et pendant les vacances.

Quand pratiquer des examens complémentaires ?

Il est particulièrement important d’éliminer une maladie qui peut entrainer une insomnie, ou une affection spécifiquement liée à une insomnie, avant toute prise en charge de cette affection.
Le médecin traitant peut donc être amené à prescrire des prises de sang pour éliminer une maladie endocrinienne. D’autres examens peuvent être nécessaires pour éliminer un reflux gastro-œsophagien, un syndrome des jambes sans repos. En cas de doute, un avis psychiatrique peut être nécessaire pour éliminer une anxiété ou une dépression masquée.
Enfin, une fois ces affections éliminées et en cas de persistance de l’insomnie malgré une première prise en charge, il peut être nécessaire d'adresser la personne à un spécialiste ou à un centre du sommeil.
Un enregistrement polysomnographique du sommeil (polysomnographie) peut alors être réalisé dans un centre spécialisé ou à domicile. Les appareils utilisés permettent d’enregistrer l'activité électrique du cerveau, les mouvements des yeux, le tonus musculaire du menton et l'activité cardiaque, grâce à des électrodes placées à différents endroits du corps. Cet examen est strictement indolore.
D'autres examens peuvent également être pratiqués, comme un enregistrement global des mouvements du corps sur un cycle de plusieurs jours (actimétrie). L’examen consiste à porter un bracelet qui enregistre les mouvements, ceux-ci étant assez bien corrélés à la qualité du sommeil.