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Sida : les trithérapies bientôt en version génériques





Elles ont transformé une maladie mortelle en maladie chronique. Arrivées sur le marché en 1996, les trithérapies ont bouleversé la prise en charge des malades du sida. Si la prise quotidienne de ces molécules n’a rien d’une sinécure comme l’imaginent parfois ceux qui multiplient les pratiques à risque, les patients ont néanmoins une espérance de vie équivalente à celle de la population générale. Une normalisation qui en annonce une autre. 

A la fin de l’année, explique Eric Favereau dans Libération, cinq molécules seront « généricables ». Selon les experts, le coût des traitements pourrait baisser de 60 %. Les Etats-Unis ont déjà fait leurs comptes, précise le journaliste, c’est plus d’un milliard de dollars qui pourraient être économisés chaque année. Une aubaine, clame le quotidien, mais comment sera-t-elle vécue par les patients et le corps médical ? 

Pour le savoir, le Dr Christine Jacomet, infectiologue au CHU de Clermont-Ferrand, a réalisé une étude avec 116 médecins issus de 33 centres hospitaliers et incluant 556 patients vivant depuis treize ans avec le virus. La bascule vers les médicaments génériques va se faire, analysent les spécialistes qui ont présenté leurs résultats au 15e congrès de la Société française de lutte contre le sida (SFLS) qui vient de s’achever à Paris. C’est un oui à 76 %, côté patients, mais avec plusieurs réserves.
D’abord, il faudra de la persuasion. L’indice de confiance pour ces molécules plafonne à 56 %. Ensuite, le taux d’acceptation tombe à 17 % si cela doit se traduire par une augmentation du nombre de comprimés.
En fait, ceux qui utilisent déjà les génériques pour d’autres pathologies sont les moins réticents dans le cadre des trithérapies. Et l’incitation du médecin sera déterminante pour les autres.

Et dans ce domaine, l’étude conduite par le Dr Jacomet est édifiante. Deux tiers des infectiologues sont d’accord sur le principe de prescrire des copies, mais un tiers ne le ferait que s’il existe des études prouvant l’équivalence des génériques. « Une demande cocasse, souligne le quotidien, car c’est ignorer que les génériques présents sur le marché ont déjà répondu à ces exigences. » 
Une méconnaissance qui surprend également l’auteur de l’étude : « Il y a cette idée que les génériques seraient moins efficaces, et médecins comme patients ne sont pas très au fait des avantages économiques. » « Il n’empêche, conclut Eric Favereau, la bascule vers les génériques est inévitable. »

 

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