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Langage : les babouins sont capables de vocaliser des voyelles





C’est un mythe qui vient de s’effondrer, à cause, ou plutôt grâce, aux brillants travaux de chercheurs du GIPSA-lab* de Grenoble. Alors que le langage a toujours été perçu comme une caractéristique de l’espèce humaine, les scientifiques français démontrent que les babouins sont capables de produire des vocalisations comparables aux voyelles ! Homo sapiens va devoir s’y faire.

Comme le rappelle Jean-Luc Goudet dans Futura-Sciences, cette différence entre les primates non-humains et notre espèce était supposée due à une différence morphologique. La position du larynx modifie la capacité de vocalisation, elle est basse chez l’Homme et haute chez les primates.

Les chercheurs ont analysé acoustiquement les vocalisations des babouins, procédé à une étude anatomique des muscles de leur langue et modélisé le potentiel acoustique de leur conduit vocal. Et surprise, ils ont constaté qu’ils étaient bel et bien capables de produire des sons proches de nos cinq voyelles. Mieux, les primates vocalisent un ensemble de deux voyelles proche d’un « wahou », expliquent les chercheurs dans un communiqué.

Cette découverte suggère donc que la position du larynx n’est pas déterminante et que son évolution n’explique pas à elle seule l’apparition du langage dans notre espèce. Homo sapiens aurait sans doute pu – physiologiquement – parler plus tôt. « Les données suggèrent des liens évolutifs entre les vocalisations des babouins et les systèmes phonologiques humains. Plus généralement, les langues parlées auraient pu évoluer à partir d'anciennes compétences articulatoires déjà présentes chez notre dernier ancêtre commun Cercopithecoidae, il y a environ 25 millions d'années », expliquent les chercheurs.

En 2012, rappelle Jean-Luc Goudet, des chercheurs de cette même équipe avaient déjà montré que les babouins présentaient des capacités d’analyse du langage écrit. L’étude de ces grands singes constitue sans doute une clé pour la compréhension du langage humain. Il faudra faire vite cependant, une étude publiée ce jeudi dans Science Advances révèle que si les pressions humaines sur les grands singes et leur habitat ne sont pas réduites, des extinctions massives pourraient être à déplorer.

 

 

* CNRS/Grenoble INP/Université de Grenoble Alpes

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