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QUESTION D'ACTU

Tumeurs cérébrales : des ultrasons pour mieux traiter





Notre cerveau est bien protégé, par la boîte crânienne en premier lieu, mais aussi par la barrière hémato-encéphalique (BHE) qui empêche bon nombre de substances toxiques d’atteindre les cellules cérébrales. Mais cette BHE complique la tâche des oncologues lorsqu’il s’agit de traiter certaines tumeurs cérébrales, les médicaments étant eux aussi stoppés. Des chercheurs français viennent de publier les résultats d’un essai clinique mené sur 20 patients : ils ont développé un système utilisant des ultrasons, qui s’annonce « plein de promesses », selon Le Parisien.

 

Rendre perméable la BHE est un sujet qui occupe de nombreuses équipes de recherche de par le monde, depuis plus d’une décennie. Différentes techniques utilisant les ultrasons pour permettre le passage vers le cerveau de molécules pendant un court laps de temps ont d’ores et déjà été testées avec succès. L’innovation des équipes du Pr Alexandre Carpentier et Dr Ahmed Idbaih, développée en partenariat avec l’université Pierre-et-Marie-Curie, l’ICM, l’AP-HP et la société CarThera, réside dans l’utilisation d’un implant, directement installé dans le crâne du patient. Comme le détaille Claudine Proust, l’implant délivre des ultrasons durant deux minutes, une durée suffisante pour permettre à la chimiothérapie d’entrer dans le cerveau. « L’homme ne sent rien de ces deux minutes d’ultrasons », assure Alexandre Carpentier.

 

L’implant a été testé sur une vingtaine de patients, âgés de 38 à 77 ans, en récidive de tumeur maligne. Habituellement, seuls 4 % de la chimiothérapie standard parviennent au cerveau, du fait de la présence de la BHE. Pour être efficace, il faudrait donc tripler les doses, « ce qui serait impossible à supporter pour le patient », souligne le Pr Carpentier.

Les résultats de l’essai de phase 1, publiés dans la revue Science Translational Medicine, indiquent que l’implant multiplie par cinq la quantité de chimiothérapie qui arrive aux cellules cérébrales. Le but n’était cependant pas de tester l’efficacité du traitement, mais sa sécurité pour les patients. Et les chercheurs confirment que les fonctions cérébrales des patients, évaluées par IRM, n’ont pas été perturbées par la diffusion des ultrasons. Ils concluent donc que leur implant, si les essais ultérieurs se montrent probants, pourrait se positionner comme une option clinique pour traiter les tumeurs cérébrales les plus sévères, et non opérables. Ils envisagent aussi d’élargir l’utilisation de l’implant pour administrer des traitements aux patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

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