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QUESTION D'ACTU

Ministère de la Santé : une démission en forme de réquisitoire





Il claque la porte et entend bien en profiter pour lâcher tout ce qu’il a sur le cœur. Inconnu du grand public, Thomas Dietrich était en poste depuis le mois de mars 2015 à la tête du Secrétariat général de la Conférence nationale de santé (CNS). Il vient de poser sa démission sur le bureau de son supérieur hiérarchique, Benoît Vallet, Directeur général de la Santé. Mais fait notable, il a accompagné sa lettre d’un document de 28 pages, selon Le Parisien, dans lequel il dénonce : « La démocratie dans le domaine de la santé n’est qu’une vaste mascarade montée par les politiques ».

 

La Conférence nationale de la Santé, bien que mal connue, existe depuis déjà plus de 10 ans. Créée en 2004, elle regroupe plus de 120 personnes représentant tous les domaines de la santé, des usagers aux praticiens en passant les assureurs ou encore les chercheurs. L’organisation dépend de la Direction générale de la santé et donc du ministère de la Santé, mais avait bel et bien pour mission première de rendre des avis indépendants à destination du Parlement et du ministère. Un vœu pieux, selon Thomas Dietrich, qui dénonce des « pressions » sur la CNS. Fin de vie et vaccination ont été les détonateurs majeurs de cette crise. Le ministère n’aurait pas supporté certaines positions de la CNS, sur des sujets où le gouvernement est resté « frileux ». D’après le haut fonctionnaire, cité par le Parisien, il aurait ainsi été contraint « de faire relire les avis ou contributions de la CNS par le cabinet de la ministre ».

 

Thomas Dietrich a vu en quelques mois les crédits de la CNS fondre comme neige au soleil, et attend encore que les effectifs de renfort promis par la DGS arrivent. Pourtant, explique-t-il, des crédits, il y en a, 400 000 euros auraient ainsi été débloqués pour créer… l’Institut pour la démocratie en santé ! Une manière pour Marisol Touraine, ministre de la Santé, de s’assurer que « la démocratie en santé serait à sa botte », accuse Thomas Dietrich.

« Je démissionne parce que je n’ai rien à perdre, je suis libre. Je sais que je risque des sanctions en tant que fonctionnaire, mais je ne pouvais pas continuer comme ça », a confié Thomas Dietrich au Parisien. Annoncée en fin de semaine dernière, cette démission fracassante n’a pour l’heure suscité aucune réaction du ministère. Aucun membre de la CNS n’a non plus commenté cette prise de position.

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