L’histoire commence dans les années 70 dans une petite ville de Nouvelle-Zélande, à Dunedin. Des scientifiques veulent savoir si la consommation de cannabis a des conséquences durables sur les performances du cerveau. 1037 enfants nés en 1972-1973 sont suivis régulièrement jusqu’à 38 ans, raconte Damien Mascret dans le Figaro. Près de quarante ans d’observation pour arriver à des résultats inquiétants.
Avec l’aide de scientifiques américains et anglais, les néo-zélandais confirment la plus grande vulnérabilité du cerveau des jeunes à la neurotoxicité du cannabis. Ceux qui ont consommé du cannabis à l’adolescence ont perdu quelques points de QI à 38 ans. « Huit points en moins, précise le quotidien, pour ceux qui en avaient fait une consommation régulière. Problème d’attention ou de mémoire, la vie quotidienne des consommateurs est également affectée.
L’étude a éliminé tous les biais possibles. Cette diminution des performances ne peut être antérieure à a la consommation d’herbe puisque les personnes sont suivies depuis leur naissance. Les chercheurs ont également écarté les autres facteurs qui pourraient remettre en cause la validité des tests, comme la dépendance à l’alcool ou le nombre d’années de scolarité. 

Et ces travaux viennent confirmer les résultats d’autres études. L’adolescence constitue un virage crucial sur le plan de la maturation neurologique. Le cerveau des ados est donc plus vulnérable. La perte de QI est plus importante chez ceux qui ont commencé à fumer de l’herbe durant leur jeunesse par rapport à ceux qui ont débuté à l’âge adulte. Et ces séquelles seraient peut être irréversibles, « l’arrêt ne restaure pas complétement les fonctions neuropsychologiques », commentent les auteurs. Pour les chercheurs néo-zélandais, conclut le quotidien, les mesures de prévention dirigées vers les ados devraient être renforcées ».