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Greffes de visage : la France en perte de vitesse





Presque une décennie qu’il est possible de réaliser des greffes du visage. La première intervention de ce genre avait été réalisée à Amiens, rappelle Le Figaro qui fait aujourd’hui le bilan de cette technique. Une « médecine d’exception » dans laquelle la France avait une longueur d’avance, mais peut-être plus pour longtemps.

 

Les images de cette jeune femme, dont le visage avait été dévoré par son chien, ont fait le tour du monde. En novembre 2005, Isabelle Dinoire avait été la première à bénéficier d’une greffe partielle du visage. Une prouesse technique, réalisée par l’équipe des Pr Dubernard et Devauchelle, saluée par le monde médical mais qui avait aussi soulevé des interrogations, notamment sur les difficultés à vivre avec le visage d’un autre.

Dix ans plus tard, 34 autres greffes ont été réalisées de par le monde, et les chirurgiens ont maintenant du recul sur cette technique. « Contrairement à ce que l’on avait affirmé, relève Laurent Lantieri dans Le Figaro, ils [les patients greffés] acceptent très bien leur nouveau visage ». Le chirurgien qui exerce à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil a réalisé en 2010 la première greffe totale cette fois-ci du visage.

 

Cinq ans après sa greffe, le patient opéré par l’équipe du professeur Lantieri vient de publier un livre-témoignage T’as vu le monsieur ? (Flammarion). Jérôme Hamon souffrait de neurofibromatose, une maladie évolutive rare qui déforme totalement les traits du visage. Interviewé par Le Figaro, il raconte comment cette greffe lui a permis de changer son rapport aux autres, et surtout de s’accepter : « J’ai un autre regard sur mon passé. C’est un tel bonheur que j’ai envie de le partager ! »

 

Mais la greffe de visage reste « une technique d’exception, très complexe et lourde de risques », rappelle Olivier Bastien, directeur des greffes à l’Agence de la biomédecine. Selon Le Figaro, sur les 35 greffes réalisées, neuf patients sont décédés. Les complications sont principalement liées aux rejets des greffons et aux traitements immunosuppresseurs. « C’est seulement lorsqu’on aura atteint 100 à 200 opérations dans le monde que l’on parviendra à plus de certitudes », commente Laurent Lantieri.

 

Alors que la technique se développe partout dans le monde, elle tend à stagner en France, où la dernière intervention a eu lieu il y a 3 ans. Pourtant, presque un tiers des interventions réalisées depuis 2005 l'ont été par des équipes françaises. Pour expliquer en partie ce ralentissement, Olivier Bastien évoque le manque de greffons :  « les donneurs sont rares, car le visage est hautement symbolique pour les proches ».

 

 

 

 

 

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