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Un homme sur cinq concerné

Ejaculation précoce : une thérapie pour ralentir le tempo

L’éjaculation précoce est le trouble sexuel masculin le plus fréquent. Les hommes n’osent pas en parler, et pourtant, il se traite le plus souvent avec succès.

Ejaculation précoce : une thérapie pour ralentir le tempo Katarzyna BiaÅ‚asiewicz




La grande majorité des hommes éjaculateurs précoces est concernée par une éjaculation précoce primaire. Depuis le début de leur vie sexuelle, systématiquement et avec chaque partenaire, « ça part trop vite », peu après la pénétration ou parfois avant même la pénétration. On parle alors d’éjaculation ante portas.
Les autres hommes  se sont mis à éjaculer trop vite après avoir connu dans un premier temps des relations sexuelles harmonieuses. On parle cette fois d’éjaculation précoce secondaire. Secondaire à quoi ? A un événement stressant, des problèmes de couple ou de travail, un autre problème sexuel comme un trouble de l’érection, plus rarement une maladie (infection génitale ou hyperthyroïdie notamment)…

Ejaculer trop vite, ça signifie quoi ?

Chez les hommes qui se déclaraient comme ayant une éjaculation normale, différentes études internationales ont montré que la durée moyenne de pénétration lors des rapports sexuels était de 7 à 9 minutes (quels que soient les pays) .

L’éjaculation précoce, quelle soit primaire ou secondaire, survient presque toujours 1 à 3 minutes tout au plus après la pénétration. Parfois même immédiatement, dès le déshabillage ou pendant les préliminaires, avant toute pénétration.

« Dans tous les cas, l’homme ne décide pas du moment de l’éjaculation, il ne la contrôle pas, il est pris au dépourvu et il en souffre, explique le Pr Pierre Costa, président de la FF3S (Fédération Française de Sexologie et de Santé sexuelle) ».

 

Envisager un traitement global

Désarroi répété de l’homme, frustration de sa partenaire, électrochoc sur le couple. Face à toutes ces conséquences, il est recommandé de consulter un médecin sexologue. On peut y aller seul ou en couple si la démarche ne paraît pas impossible. Il existe un médicament spécifique de l’éjaculation précoce (un inhibiteur de la recapture de la sérotonine ) qui peut multiplier par trois ou quatre la durée d’éjaculation. C’est appréciable mais pas suffisant. La crème anesthésiante peut aussi être une aide. Elle s’applique sur la couronne du gland une heure avant le rapport. On la trouve en pharmacie sur prescription. Attention, cette crème habituellement utilisée pour les petits actes chirurgicaux n’a rien à voir avec les produits vendus en sex-shops, sous dosés donc inefficaces !

Pour bien des couples si on s’en tient là, le compte n’y est pas. L’éjaculation vient quand même trop vite.

 

La cocotte-minute qui décompresse

« Dans l’éjaculation précoce, il y a toujours une très grande anxiété, une perte de l’estime de soi et une crispation physique, souligne le Pr Pierre Costa. Les médicaments apportent une amélioration mais ils ne guérissent pas. Il faut donc y ajouter une véritable thérapie sexologique. Parfois, il s’agira d’un travail psychologique sur les stress et l’anxiété, parfois un travail plus corporel ».

Ce que savent bien peu d’hommes et parfois de médecins, c’est qu’à force de jouir trop vite, il se met en place un réflexe conditionné qui persiste même quand l’anxiété a disparu. Il est donc essentiel de se « reprogrammer » et de rééduquer son réflexe éjaculatoire. Pour cela, les techniques comportementales comme le « squeezing » (pincement du frein) ou encore le « stop and go » peuvent permettre de retarder l’éjaculation.

 

La foire aux petits moyens

Sur la toile, on trouve pléthore d’astuces pour ralentir le tempo : préservatifs retardants serrés à leur extrémité, exercices de respiration ou de méditation, éjaculation juste avant le rendez-vous… « Tout cela peut fonctionner, reconnaît le Pr Pierre Costa, mais pas chez tout le monde. Le danger serait de se contenter de cela sans comprendre et traiter le phénomène global.
L’éjaculation prématurée n’est que la partie émergée de l’iceberg. Dessous, il reste l’anxiété sous-jacente et la difficulté à se positionner par rapport au partenaire. Un sexothérapeute, lui, prendra en compte tous les éléments du problème ».

 

EMOI : une étude qui en dit long

Pour la première fois, une étude observationnelle française a mesuré l’impact de l’éjaculation précoce sur l’homme, sa partenaire et le couple. Résultats :

  • Plus de la moitié des hommes se sent inquiet quant à son avenir sexuel.
  • Dans 22% des cas, l’éjaculation précoce semble impliquée dans les divorces, séparations ou ruptures.
  • Dans 30% des cas, l’éjaculation précoce participe à un désir d’infidélité.
  • 62% des hommes ressentent un sentiment de honte.
  • 67% des hommes ont pensé que cela allait passer tout seul et n’ont pas consulté avant.
  • 54% des hommes ignorent qu’il existe des solutions.

L’étude Emoi des laboratoires Ménarini a été réalisée avec la FF3S. 575 patients ont été évalués et 290 partenaires entre octobre 2013 et avril 2014.


 

 

"Un homme sur cinq concerné".

Posté par Pourquoi docteur sur lundi 29 février 2016
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