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QUESTION D'ACTU

Un état d'esprit et de l'aide

La reconquête de l'orgasme après 50 ans

L’orgasme est une compétence qui s’acquiert à l’ancienneté, disait un sexologue. On ne saurait mieux dire, certaines femmes découvrent le septième ciel à cette période.                                                            

La reconquête de l'orgasme après 50 ans © 123RF-Cathy Yeulet




La ménopause n’est plus ce qu’elle était ! L’espérance moyenne de vie d’une femme de 50 ans est d’encore 34 ans, largement le temps d’explorer de nouveaux horizons.
Dans son rapport sur la sexualité féminine, vendu à des dizaines de millions d’exemplaires dans le monde, et qui reste encore la référence aujourd’hui, Shire Hite rapportait le témoignage de nombreuses femmes qui avaient expérimenté l’orgasme et les raffinements de l’amour pour la première fois à cette période. Certaines avaient pris un amant ou avaient découvert leur homosexualité sur le tard (voir ci-dessous).

La clé de ce mystère ? Elle est plurielle, naturellement. Libérées de la pression du travail et de l’éducation des enfants, les femmes ont pris le temps de penser à elles. Elles se sont dit que leur horloge charnelle s’accélérait et qu’il était temps de choisir son camp : renoncer à toute sexualité avec la ménopause, ou au contraire, saisir cette dernière chance avant qu’il ne soit trop tard pour l’amour et la séduction.

Le triomphe du clitoris

L’action des androgènes de la femme (sécrétés par les ovaires et les glandes surrénales) n’est plus contrariée par la sécrétion des œstrogènes qui cesse à la ménopause. Du coup, le clitoris connaît une nouvelle jeunesse à cette période.
Comme l’écrit le Dr Gérard Leleu (« Il n’y a pas d’âge pour s’aimer », Flammarion, 2015), « non seulement, il ne s’atrophie pas et ne s’éteint pas, mais il devient plus sensible, et parfois même il croît ».
Cela est dû à l’accroissement relatif du taux de testostérone (un androgène surnommé « l’hormone du désir »). Pour les mêmes raisons, la libido peut aussi augmenter, et certaines femmes voient croître leur plaisir. Mais d’autres souffriront d’une légère rétractation des lèvres (petites et grandes), leur orifice vulvaire pourra se rétrécir, entraînant des douleurs lors de la pénétration et un frottement du méat urinaire à l’origine de brûlures en urinant après l’amour. Les parois du vagin pourront perdre en souplesse et en humidité, entraînant une sécheresse vaginale.

 

De l'entraînement et de l'aide

Une sexualité épanouie à cette période nécessite une certaine disposition d’esprit, de l’implication, de l’entraînement, voire des adjuvants ou des traitements :

  • Il faut « avoir envie d’avoir envie ». Sans désir pour l’autre ou pour le sexe, il y a fort à parier que l’orgasme jamais découvert à vingt ou trente ans ne surgisse pas davantage par magie à cinquante.
  • Il faut y mettre un peu du sien et ne pas tout attendre de son partenaire. Avec beaucoup d’humour, le sexologue Gérard Leleu classe les amants en deux catégories : « ceux qui pensent qu’il n’y a pas de femmes frigides, il n’y a que des hommes malhabiles » et ceux qui claironnent qu’il n’y a pas « de verges magiques, c’est à la femme de mériter son orgasme ».
    Avec le temps, on a appris à se connaître et à connaître les zones qui font plaisir (au moins par la masturbation), il faut guider son amant sur la carte du tendre et lui indiquer la marche à suivre.
  • Il faut lâcher prise, et enfin, abandonner la morale, les tabous, l’éducation religieuse reçue, on redeviendra une femme convenable après l’amour. Oui, même à 50 ans, le « surmoi » castrateur peut encore agir, paroles de psy !
  • Il ne faut pas se considérer comme « frigide » parce que la détente ressentie après la tension sexuelle ne ressemble à rien (petite crampe ou contraction, modeste décharge, chatouillis insignifiant…). C’est ça aussi un orgasme, et c’est la preuve qu’on peut pousser les curseurs plus haut.
  • Il faut demander à son compagnon de s’attarder sur les préliminaires, 15 à 20 minutes si nécessaire, la lubrification finira par venir, c’est toujours le cas à condition d’être patient.
    La sécheresse vaginale touche environ une femme ménopausée sur trois. Les lubrifiants hormonaux ou pas, appliqués localement, viendront soutenir l’excitation et la stimulation. On peut aussi recourir au traitement hormonal de la ménopause s’il n’y a pas de contre-indications. Il améliore le confort sexuel en général, la libido pourra être légèrement stimulée, sans toutefois prétendre aux vertus d’un aphrodisiaque. Le Dr Leleu recommande en traitement régulier des ovules vaginaux à base d’acide hyaluronique. Ils permettent à la fois une bonne hydratation des muqueuses et une cicatrisation des tissus, le confort et la souplesse finissent par revenir.
  • Le sexe ne s’use que si l’on ne s’en sert pas, il est important de l’entraîner régulièrement, soit au cours de l’acte sexuel, soit en se masturbant. La souplesse des tissus sera entrenue, les rapports seront moins douloureux, c’est un cercle vertueux.
  • Il faut effectuer à l’occasion une « révision » auprès de son médecin pour neutraliser tous les bobos qui peuvent faire obstacle à l’amour (herpès, cystites, mycoses, etc).

 

Elles l'ont dit !
« Mes meilleures expériences sexuelles datent de la maturité, depuis que j’ai davantage confiance en moi ».
« Je croyais que la ménopause était la cause de l’état de mon vagin : il était devenu sec et s’irritait facilement. Mes médecins pensaient que cela venait d’un manque d’hormones… Mais avec mon nouvel amant, je renais à la vie ? Je lubrifie abondamment et je n’ai pas la moindre irritation ».
« C’est mon amant qui a fait de moi une femme sexuelle. Grâce à lui, j’ai su que je n’étais ni frigide ni insensible ».

(Source : Le nouveau rapport Hite, éd. Robert Laffont)

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