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Selon les doses

Alcool : un stimulant sexuel ou un vrai tue-l’amour

L’alcool lève les inhibitions, mais au-delà d’une certaine dose, gare à la panne sèche. A consommer avec modération donc.

 Alcool : un stimulant sexuel ou un vrai tue-l’amour © 123RF-My Make OU




L’alcool est souvent considété comme désinhibiteur, voire un aphrodisiaque. Et c’est vrai qu’il permet d’être plus léger, plus entreprenant, parfois plus drôle et moins complexé. Il agit directement au niveau du cerveau, c’est un psychotrope. 
Au plan sexuel, comment agit-il exactement ? Réponse détaillée dans le Petit Larousse de la sexualité réalisé avec le concours d’une cinquantaine de spécialistes :

  • Jusqu’à trois verres, il provoque une légère euphorie, l’envie de rire, le discours est plus fluide, plus facile, et l’érection en est parfois facilitée.
  • Avec trois à quatre verres, on exprime plus facilement ses désirs, l’érection peut encore être favorisée, mais l’éjaculation sera retardée.
  • Avec cinq ou six verres, l’élocution devient traînante et pâteuse, les gestes sont moins coordonnés, l’érection est plus aléatoire, l’éjaculation n’est plus contrôlable. La femme a plus de difficulté à obtenir un orgasme.
  • A partir de sept verres, c’est la panne sèche ; le jeu de séduction n’a plus rien de maîtrisé, on est somnolent, les réflexes sont ralentis, l’érection et l’orgasme ne répondent plus.

Que se passe-t-il au plan génital ?

Pour que la verge se gonfle chez l’homme, les tissus doivent être parfaitement détendus et dilatés. Or, à forte dose, l’alcool entraîne une constriction des vaisseaux sanguins, donc une constriction des tissus érectile. L’alcool limite les performances sexuelles.

Chez la femme, mêmes causes, mêmes effets, à dose excessive : l’alcool entraîne une chute du désir et une baisse de la lubrification (équivalent de l’érection chez l’homme). Au cours du rapport sexuel, les vaisseaux sanguins ne sont plus à même de gonfler et d’irriguer la muqueuse vaginale (qui normalement émet une substance lubrifiante au cours de l’excitation). La sensibilité du clitoris diminue également.

 

Accélérateur et frein en même temps

Boire au cours d’une soirée ou en boîte pour avoir le courage d’aborder l’autre, c’est un artifice très fréquent. Le souci, c’est qu’à force de fonctionner avec un stimulant, on a du mal ensuite s’en passer. Comme l’effet de l’alcool s’épuise avec le temps et que l'on s’habitue, on a besoin d’en prendre plus pour un effet identique. C’est un cercle vicieux. On a parfois la tentation d’y associer d’autres substances qui lèvent les inhibitions (cannabis) ou dopent l’érection (poppers). Ces produits sont interdits et peuvent avoir des conséquences sur la santé. Pour les hommes, autant prendre un médicament sexo-actif en veillant aux contre-indications et aux effets secondaires.

Une béquille comme l’alcool permet d’oublier sa timidité ou sa peur d’aborder l’autre, mais le remède peut s’avérer risqué. D’autres solutions, plus efficaces à terme, permettent de dépasser cette angoisse : développer ses capacités relationnelles ou travailler sur soi (psychothérapie, théâtre, activités de groupe…).

 

Le problème du binge drinking

Chez les jeunes, l’alcool consommé très vite et en grande quantité pour la défonce peut avoir des conséquences catastrophiques. «  30 à 40 % des premières relations sexuelles ont lieu sous alcoolisation, et trop souvent… sans aucune protection », rappelle Marina Carrère d’Encausse, médecin et journaliste, dans son livre enquête, « Alcool : les jeunes trinquent » (éd. Anne Carrière). Au réveil, vient la crainte de la grossesse pour les filles, des infections sexuellement transmissibles, du sida, sans parler des images qui circulent en boucle sur le net.

Jalousie et alcool, un duo infernal
On sait que l’alcool peut entraîner de la violence au sein du couple, il peut aussi susciter une jalousie pathologique « quand les années d’alcool ont détruit le foie et transformé les hormones mâles en œstrogènes, explique le psychiatre et sexologue Willy Pasini dans son ouvrage, « Les nouveaux comportements sexuels » (Editions Odile Jacob). C’est la raison pour laquelle beaucoup d’esclaves de la bouteille sont jaloux de leur femme : ils ne parviennent plus à la satisfaire (par manque d’hormones mâles, ndlr) et la soupçonnent de chercher un autre homme ».

 

 

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