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QUESTION D'ACTU

Mutation du gène KRAS

Cancers pulmonaires et intestinaux : un nouvel essai clinique prometteur

Un nouveau médicament inhibant une mutation cancéreuse du gène KRAS a montré des résultats encourageants auprès de patients atteints du cancer d’un poumon, d’un cancer colorectal et d'autres tumeurs solides.

Cancers pulmonaires et intestinaux : un nouvel essai clinique prometteur wildpixel/iStock




L'ESSENTIEL
  • Parmi les patients atteints d'un cancer du poumon avec mutation du gène KRAS, près de la moitié a reçu une réponse objective au nouveau médicament, l'adagrasib.
  • L'adagrasib a aussi montré des signes de contrôle de la maladie chez les patients atteints d'un cancer colorectal ou d'autres tumeurs solides.
  • L'essai clinique, qui se poursuit, offre un espoir de traitement aux patients touchés par une mutation du gène KRAS, un oncogène responsable de tumeurs très résistantes aux traitements standards.

Depuis des décennies, les scientifiques essaient de mettre au point de nouveaux médicaments ciblant la mutation du gène KRAS, l’un des oncogènes les plus connus. Un nouvel essai clinique sur un médicament, présenté lors du 32e symposium EORTC-NCI-AACR sur les cibles moléculaires et les thérapies anticancéreuses, donne cette fois-ci des résultats prometteurs.

Appelé adagrasib, ce nouveau traitement a réduit les tumeurs de nombreux cancers, parmi lesquels le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC), de cancer colorectal, ainsi que d'autres tumeurs solides comme le cancer du pancréas, de l'endomètre et des ovaires.

Une réduction significative des tumeurs aux poumons

L'adagrasib cible une mutation du gène KRAS appelée G12C, responsable de tumeurs plus résistantes aux traitements standards. La mutation KRAS G12C est présente dans environ 14% des adénocarcinomes du poumon, dans 4% des cancers colorectaux et 2% des cancers du pancréas. Cela signifie qu'elle touche bien plus de 100 000 personnes chaque année dans le monde.

Commencé en janvier 2019, l'essai clinique de phase I/II KRYSTAL-1 de l'adagrasib a été mené dans plus de 50 sites aux États-Unis. Au début de la phase I et Ib de l’essai, des patients atteints de CNCP avancé, de cancer colorectal et d’autres tumeurs solides présentant la mutation KRAS G12C ont été recrutés. Tous avaient reçu un traitement standard pour leur cancer, notamment une chimiothérapie et une immunothérapie. Dans le cadre de l’essai, ils ont reçu 600 mg d’adagrasib par voir orale, deux fois par jour.

Parmi les 51 patients atteints d’un cancer du poumon ayant participé à l’essai, 45% ont eu une réponse objective au traitement. Cela signifie que leurs tumeurs ont diminué de 30% ou plus et ne se sont pas développées ou étendues à d’autres parties du corps. Par ailleurs, le taux de contrôle de la maladie était de 96%, "ce qui signifie que 49 des 51 patients ont montré une réponse partielle ou complète ou ont eu une maladie stable", détaille le Dr Pasi A. Jänne, professeur de médecine à la Harvard Medical School.

Une thérapie efficace contre le cancer colorectal

Les résultats de l’adagrasib sont aussi encourageants auprès des patients ayant développé un cancer colorectal. Sur les 18 qui ont pu être évalués, trois (17%) ont eu une réponse objective confirmée et deux d'entre eux continuent à recevoir un traitement. Le contrôle de la maladie a été constaté chez 17 des patients (94%) et 12 d'entre eux continuent à être traités.

Même constat chez les six patientes atteintes d'autres tumeurs solides qui ont pu être évaluées. Une réponse partielle a été confirmée chez une patiente atteinte d'un cancer de l'endomètre et chez une patiente atteinte d'un cancer du pancréas. Des réponses partielles non confirmées ont été observées chez une patiente atteinte d'un cancer des ovaires et une autre d'un cancer des voies biliaires (cholangiocarcinome). Les six patientes continuent à suivre le traitement.

Les chercheurs ont également analysé les effets secondaires indésirables liés au traitement chez les 110 patients inclus dans les phases I/Ib et II de l'essai, y compris ceux atteints de cancer colorectal et d'autres tumeurs solides, ainsi que ceux atteints de CPNPC. Les effets secondaires comprenaient des nausées pour 54% des patients, de la diarrhée (51%), des vomissements (35%), de la fatigue (3 %) et une augmentation des niveaux d'une enzyme qui indique une légère irritation du foie (20%).

"Les patients atteints de KRAS G12C constituent une population pour laquelle il n'existe pas de thérapies ciblées éprouvées. Lorsque la chimiothérapie ou la thérapie immunitaire échoue chez un patient, les options de traitement sont limitées. Le fait que nous observons des réponses chez 45 % des patients, ce qui indique que l'adagrasib pourrait être une thérapie efficace, est incroyablement significatif car il ouvre la possibilité d'une nouvelle option de traitement pour ce sous-ensemble de patients atteints d'un cancer du poumon", se réjouit le Dr Pasi A. Jänne, qui estime que les résultats de l’essai clinique constituent "une nouvelle super excitante et merveilleuse pour les patients atteints de cancer du poumon".

Actuellement, l'essai KRYSTAL-1 est toujours en cours. Les chercheurs envisagent désormais combiner l'adagrasib avec d'autres thérapies ciblées, comme le cétuximab pour le cancer du côlon et l'afatinib ou le pembrolizumab pour le cancer du poumon.

https://www.pourquoidocteur.fr/MaladiesPkoidoc/994-Cancer-du-poumon-les-progres-du-traitement-sont-prometteurs


https://www.pourquoidocteur.fr/MaladiesPkoidoc/922-Cancer-colorectal-9-cas-sur-10-sont-gueris-au-stade-precoce


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