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Covid-19

L’arrivée d’une éventuelle deuxième vague sous étroite surveillance

Des indicateurs clés sont sous l’étroite surveillance des autorités de santé pour anticiper l’arrivée d’une potentielle deuxième vague épidémique.

L’arrivée d’une éventuelle deuxième vague sous étroite surveillance gpointstudio/iStock




Le déconfinement depuis lundi 11 mai s’accompagne d’une grande prudence de la part des services de santé qui sont à l’affût des moindres signes révélateurs d’une éventuelle deuxième vague épidémique. “On part d'une situation plutôt favorable à l'issue du confinement mais le virus est toujours là et tout allègement, même s'il résulte comme aujourd'hui d'une décision de l’État, va conduire à une augmentation du nombre de cas”, prévient Daniel Levy-Bruhl, épidémiologiste chez Santé publique France, à l’AFP. Une augmentation qui, si elle est trop importante, entraînera automatiquement un retour au confinement. “Si le virus devait reprendre sa course folle (...) nous serions amenés à prendre de nouveau des mesures de confinement”, a prévenu Olivier Véran, le ministre de la Santé.

Hospitalisations, admissions en réanimation et passages aux urgences

Pour observer l’évolution de la situation, les autorités de santé disposent de plusieurs indicateurs de suivi. L’objectif est de déceler le plus tôt possible un éventuel rebond pour le limiter au maximum. Parmi eux, deux chiffres sont scrutés quotidiennement : les hospitalisations et les admissions en réanimation. Actuellement, le nombre de malades en réanimation est inférieur à 3 000. Au pic, le 6 avril dernier, il a dépassé les 7 000 patients. Pour prévenir l’éventuelle nouvelle vague, l’AP-HP a demandé à ses hôpitaux de “réarmer” des lits de réanimation en prévision d'un nouvel afflux de patients, fait savoir Bertrand Guidet, chef de service de médecine intensive réanimation à l'hôpital Saint-Antoine, à Paris. Par ailleurs, ce dernier estime que le mois sera calme du côté des services de réanimation compte tenu du temps d’incubation, qui peut durer jusqu’à 14 jours, et du délai entre le début des symptômes et la survenue de formes graves.

Autre facteur qui est sous la loupe des autorités de santé, le nombre des passages aux urgences. “Ce sera un indicateur assez précoce et assez sensible”, reconnaît le docteur Guidet. Ce chiffre est même la première d’alarme potentielle d’une augmentation massive de personnes infectées qui serait le signe d’une deuxième vague épidémique. Dans la même veine, les appels au Samu ou les recours à SOS-médecin font partie des éléments surveillés par Santé publique France.

Quatre comportements essentiels pour éviter la deuxième vague

Les dépistages massifs — 700 000 tests hebdomadaires doivent être réalisés — pourront également permettre d’avoir une meilleure connaissance de l’avancée du virus dans le pays. Le système d’information qui l’accompagne, “Si-Dep”, et qui collectera les résultats, fournira ces indications. “C'est un indicateur intéressant parce qu'il est précoce (...) et il a vocation à être exhaustif, avec tous les laboratoires connectés. Ça permettra de suivre à un niveau territorial fin la dynamique épidémique”, commente Daniel Lévy-Bruhl. Pour que cela soit efficace, il faut que chaque personne présentant des symptômes se fasse dépister “pour ne pas être à l'origine d'une chaîne de transmission silencieuse qui risque de mettre à mal tous les efforts que vous-mêmes et vos proches avez consentis pendant ces huit semaines”, plaide l’épidémiologiste.

Un chiffre méconnu mais très important est le taux de reproduction effectif (R) du virus. Celui-ci fait référence au nombre moyen qu’une personne infectée contamine. Avec l’effort du confinement, ce chiffre est actuellement de 0,6 selon le ministre de la Santé. “Tant que le R reste sous 1, tout va bien, ça signifie que l'épidémie reste en décroissance”, décrypte Samuel Alizon, directeur de recherche au CNRS à l'université de Montpellier. Si le taux dépasse le 1, cela est le signe d’un nouveau départ de l’épidémie. “Si c'est juste un peu au-dessus de 1, l'épidémie est en croissance, mais très lente, et en pratique à court terme les services de réanimation ne seraient pas saturés, note-t-il. S'il est très supérieur à 1, à 1,5 ou 2, l'épidémie est vraiment en croissance forte.”

Pour ces spécialistes, la suite et l’évolution de l’épidémie dépendra avant tout du comportement des Français. Daniel Lévy-Bruhl met en avant quatre comportements essentiels pour éviter la deuxième vague : “Respect des gestes barrière, distanciation physique, se faire tester en cas de symptômes et s'isoler si besoin”. Si cela est insuffisant et qu'un reconfinement est nécessaire, le gouvernement est prêt et un plan existe.

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