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Neurobiologie

Sommeil : pourquoi dort-on si mal loin de chez soi ?

S’il est tellement difficile de dormir dans un lit étranger, ce serait en raison de notre cerveau gauche, qui reste en alerte lors de la première nuit.

Sommeil : pourquoi dort-on si mal loin de chez soi ? damedeeso/pix5




Les Japonais disent « changez votre oreiller, et vous ne dormirez plus ». Nous en avons tous fait l’expérience, un jour ou l’autre : dans un environnement inconnu (à l’hôtel, chez des amis, dans une maison de vacances), la première nuit est souvent au moins partiellement blanche. C’est en raison de l’hémisphère gauche de notre cerveau, d’après des chercheurs de l’université Brown (États-Unis). Leur étude, publiée dans Current Biology, révèle que l'hémisphère gauche reste en alerte aux stimuli extérieurs, prêt à nous réveiller à tout moment pour faire face à un éventuel danger.

Cette difficulté à dormir le premier soir hors du lit habituel est bien connue des spécialistes du sommeil, qui l’appellent « effet première nuit ». Lorsqu’ils mènent une expérience, les résultats ne sont pris en compte qu’après cette nuit d’adaptation. Pour cette étude, les chercheurs de Brown ont au contraire observé l’activité cérébrale de 35 personnes grâce à la combinaison d’un électroencéphalographe, d’une IRM et d’un magnétoencéphalographe.

Une fois à gauche, une fois à droite ?

Dès la deuxième nuit, l’activité cérébrale nocturne était normale. Mais pour la première, les chercheurs ont observé une activité particulière de l’hémisphère gauche. Alors que les sujets de l’expérience dormaient profondément, des petits sons étaient émis vers une oreille ou vers l’autre. Lorsque le son venait de l’oreille droite – reliée à l’hémisphère gauche dont des zones s’activaient – les dormeurs avaient tendance à se réveiller et à être actifs beaucoup plus rapidement.

L’équipe de l’université de Brown a montré que l’hémisphère gauche restait en éveil lors de la première phase de sommeil profond, mais n’ont pas étudié le reste de la nuit. « Il est possible que pour la surveillance, les hémisphères alternent », suppose Yuka Sasaki, chercheur en linguistique cognitive et en psychologie à l’université Brown.

Les scientifiques laissent en effet la porte ouverte à l’idée d’un fonctionnement similaire à celui que l’on connaît chez des mammifères marins comme les dauphins. Ils ne mettent qu’un hémisphère de leur cerveau en sommeil à la fois, à tour de rôle, pour pouvoir continuer à remonter à la surface et respirer.

 

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