• CONTACT

QUESTION D'ACTU

Perte d'audition : qui consulter ?





Vous avez tendance à monter le son de votre télévision, à faire répéter vos interlocuteurs, à ne pas vous sentir à l’aise dans une conversation avec beaucoup de monde ? Bref, vous commencez à vous demander si votre audition ne commence pas à se dégrader… Inutile d’éprouver un quelconque sentiment de honte : 2/3 des personnes de plus de 65 ans souffrent de presbyacousie. Et ce trouble auditif frappe même les plus jeunes. Entre 35 et 44 ans, ils sont 18% à être touchés. Et surtout, inutile d’attendre que votre ouïe se dégrade gravement pour prendre le taureau par les cornes. Maintenant, reste à savoir qui consulter pour poser le bon diagnostic.

Quand votre vue a commencé à décliner, vous avez acheté des lunettes pour presbyte chez votre pharmacien et vous en étiez satisfait… Pourquoi ne pas adopter la même stratégie pour vos problèmes d’audition ? Autrement dit, dois-je simplement aller chez mon pharmacien, chez un audioprothésiste ou chez un ORL ?

Le code de la santé publique est clair : le diagnostic de surdité impliquant une audiométrie tonale et vocale ne peut être pratiquée que par des médecins, « à l’exclusion des mesures pratiquées pour l’appareillage des déficients de l’ouïe ». Mais, le vieillissement de la population a bouleversé la donne en attirant de nouveaux acteurs sur le marché de l’audioprothèse.


Comme l’a dénoncé l’Académie de médecine le 12 mars dernier, « les grandes chaines d’audioprothèses et d’optique ne cessent de faire diffuser sur les ondes ou dans les pages de grands quotidiens, des spots publicitaires proposant une évaluation gratuite de l’audition. » La qualité de ces tests n’est pas en cause mais pour l’Académie, il y a « un risque de démédicalisation du handicap auditif ».


Ecoutez le Pr Patrice Tran Ba Huy, ORL et membre de l’Académie de médecine : "Il ne suffit pas dépister un symptôme, un médecin doit faire un examen pour trouver la cause de la perte auditive".


Aller consulter directement un ORL ou après avoir passé des tests chez un audioprothésiste est donc le parcours obligé pour pouvoir être appareillé. Ce passage obligé chez le médecin peut être contourné si l’on s’équipe d’ « assistant d’écoute ». Ces amplificateurs de sons ne sont pas considérés comme des prothèses et ne nécessitent pas une prescription médicale. Leur coût est évidemment très attractif. Il faut compter 300 euros contre 1500 euros pour une prothèse, remboursée au maximum 120 € par la Sécurité sociale et 300 à 500 € par les complémentaires.. Mais, comme vient de le rappeler l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), « la correction d’une déficience auditive est une finalité médicale ». Un postulat que ne contestent pas les audioprothésistes. Pour le syndicat des audioprothésistes, « utiliser un assistant d’écoute sans aller voir un professionnel de santé retarde le dépistage d’une éventuelle pathologie ». Et tout comme l’Académie de médecine, l’Unsaf s’inquiète de la « marchandisation » de son secteur d’activité. Pour Luis Godinho, le président du syndicat, "il y a manifestement deux écoles : ceux qui sont des professionnels de santé avant tout, et ceux qui ne sont que des commerçants".


Ecoutez Luis Godinho, président du syndicat national des audioprothésistes : "La solution n'est pas de fournir un appareil à un prix discount. L'accompagnement paramédical est indispensable".


Sans ordre professionnel, les audioprothésistes ne peuvent pas faire la police dans leur rang, et faire le tri entre les vrais professionnels de santé et les commerçants purs et durs. C’est donc aux patients de trier le bon grain de l’ivraie. Votre médecin peut éventuellement vous orienter mais il est conseillé de consulter plusieurs audioprothésistes avant de se décider. C’est le seul moyen de se rendre compte de la qualité des conseils délivrés et donc de l’accompagnement qu’il pourra vous offrir par la suite. Des qualités indispensables pour assurer le service après-vente. Contrairement à des lunettes, les prothèses auditives ne se chaussent pas en un clin d’œil. Pour un premier appareillage, il faut compte un à trois mois d’adaptation.

Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !

EN DIRECT

LES MALADIES

J'AI MAL

Bras et mains Bras et mains Tête et cou Torse et haut du dos Jambes et pied

SYMPTÔMES