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QUESTION D'ACTU

ADA 2012

Traiter le pré-diabète pour prévenir la maladie

Agir de façon intensive sur un pré-diabète pourrait prévenir sa progression vers la maladie. Un résultat constaté quel que soit le moyen utilisé, médicament, régime ou exercice physique.





En direct de l'American Diabetes Association (Philadelphie, du 8 au 11 juin 2012)

Les adultes qui ont un pré-diabète, et chez qui leur médecin arrive à normaliser leur taux de sucre dans le sang, ont un risque divisé par deux de développer un diabète avéré. Ce résultat est issu d’un suivi de 5 ans d’une étude américaine d’intervention dans le pré-diabète. Il vien d'être présenté au congrès inrterenional de l’ADA. Cette constatation pourrait permettre d’infléchir l’épidémie de diabète dit « de type 2 » qui se développe aux  aux Etats-Unis, comme en Europe.

Le pré-diabète est une situation où le taux de sucre dans le sang, est trop élevé pour être normal, mais pas assez pour rendre les personnes vraiment malades et à risque de complications. Il s’agit d’une situation fréquente chez les adultes et le risque d’évolution vers un vrai diabète est d’environ 10% chaque année qui passe.
Le diabète est quant à lui une situation où ce taux de sucre est élevé de façon importante et permanente dans le sang, en raison d’un déficit de sécrétion par certaines cellules du pancréas. Le diabète, même traité, expose à des lésions des vaisseaux, du cœur, du cerveau, des nerfs, des yeux et des reins.

Les résultats présentés à l'ADA cette année sont issus d’une étude portant sur 3000 pré-diabétiques et financée par l’Institut National de la Santé Américain. Les pré-diabétiques avaient été tirés au sort entre 3 groupes, auxquels avait été proposé, soit de ne rien changer à leurs habitudes et de prendre un placebo, soit de suivre un régime adapté et de développer leur activité physique, soit de prendre le traitement oral de première intention, la metformine.
En suivant les pré-diabétiques 5 ans après cette étude, les chercheurs se sont aperçu que ceux qui avaient été capables de normaliser leur taux de sucre dans le sang, même pour une courte période, avaient évolué plus lentement vers un diabète, ou n’avaient pas évolué du tout. Surtout, ce résultat a été obtenu quel que soit le moyen utilisé (médicament, régime ou exercice physique) pour normaliser ce taux de sucre dans le sang. Tant que cette glycémie est restée normale, le bénéfice s’est maintenu.


Pr Bruno Guerci, Diabétologue au CHU de Nancy : "Dans le Diabète, tout ce joue dans les 3 premières années"

 

 

Ces données ont été confirmées par une très vaste étude bien contrôlée sur plus de 6 ans avec 12 000 diabétiques récents et pré-diabétiques, qui a été présentée cette année également à l’ADA. Elle a comparé un traitement de réduction agressive du sucre dans le sang par de l’insuline avec un traitement par régime et metformine, tel que celui utilisé dans l’étude de prévention. Après 6 ans de normalisation de leur glycémie, les pré-diabétiques traités par une injection d’insuline-retard par jour, avaient eu une réduction de près de 30% du risque de progression vers le diabète par rapport aux autres, la différence pouvant s’expliquer par une vraie normalisation de la glycémie dans le groupe traité par insuline.

Les différents experts de l’ADA ont rappelé importance du dépistage du pré-diabète chez les sujets à risque. Face à une telle situation , l'objectif est d'obtenir une normalisation du sucre dans le sang. Le régime, la perte de poids et l’exercice physique doivent être utilisés d’emblée et le plus efficacement possible.
Si cela ne suffit pas pour obtenir une normalisation de la glycémie, un traitement médicamenteux peut être envisagé, éventuellement en association. L’utilisation de l’insuline à ce stade n’est cependant pas encore recommandée dans la pratique.


Pr Bruno Guerci, Diabétologue au CHU de Nancy : "La réduction du risque de diabète est observée même avec la seule amélioration des habitudes alimentaires"

 

 

L’ensemble des travaux présentés confirme qu’une politique de normalisation précoce et prolongée de la glycémie, quel qu’en soit le moyen, prévient non seulement les complications du diabète, mais préserve aussi la fonction résiduelle de sécrétion de l’insuline par le pancréas. Ceci pourrait conduire à un retard d’apparition du diabète, à une réduction de sa sévérité et à une moindre utilisation des traitements ultérieure.

Source 
Temprosa E et al. Lifestyle and Metformin-Induced Changes in Markers of Endothelial Dysfunction are Associated with Reduction in Incident Diabetes in the Diabetes Prevention Program. ADA 2012, Abstract 337-OR

 

 

 

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