Non, ne culpabilisez pas ! Envoyez vos enfants en vacances quelques jours chez les grands parents ou en colonie. Que vous soyez vous-même devant la grande Bleue ou que vous travailliez encore, votre couple vous dira merci. Surtout si depuis les dernières vacances, votre lit ne sert qu’à dormir !
Allez boire un verre en terrasse tous les deux, offrez vous un restaurant, allez au spectacle, promenez-vous main dans la main, la nuit, dans l’herbe sombre des jardins ou sur les quais envahis de monde. Etonnez-vous. Laissez-vous griser par l’air doux et pailleté de l’été, par la fête et la musique.
Entrez chez vous, la magie aura déjà opéré. Tout ce qui vous paraissait si difficile auparavant avec les enfants deviendra simple et naturel. Abandonnez-vous et retrouvez-vous. L’amour rend amoureux. Les étreintes apaisent. Elles rapprochent et donnent envie de recommencer. Votre couple y retrouvera peut-être même le sens et la direction qu’il avait perdu de vue.
Après seulement, demandez-vous, comment vous avez pu oublier tout ça et en arriver là, jusqu’à être assoiffé de cette intimité si longtemps négligée, sans la proximité de la chaleur de l’autre, sans son regard, sans ses baisers.
Opérez un zoom arrière et déroulez. La réalité, c’est que depuis que les enfants existent, vous faites l’amour de moins en moins, le week-end, les petites vacances ou en été. Vous suivez le flot de la vie, les devoirs à surveiller en rentrant de l’école, les conflits à gérer entre frères et sœurs, les repas équilibrés, le bain à donner, l’histoire du soir, le coucher interminable, la peur des monstres sous le lit, les réveils intempestifs, la fatigue…Qui vous blâmerait de tout cela ?
Continuez l’introspection maintenant que vous y êtes. Ne lâchez rien. Les biberons, la crèche, l’école, le temps a passé, votre couple s’est installé dans un programme de survie, assurant l’essentiel, oubliant d’entretenir son « MSI » ( « minimum syndical de l’intimité ») . Vous n’avez pas vraiment imaginé les conséquences à terme pour vous deux ni pour vos chers enfants. Vous assurez comme vous pouvez, et c’est déjà bien !
Tous les psys de France vous diront pourtant que vos têtes blondes ou brunes ont besoin de voir leurs parents unis et soudés dans une même tendresse, dans des gestes, dans des effleurements, des caresses et des baisers. Ils vous expliqueront que pour eux ( les bambins), c’est la promesse d’un bonheur à venir, transmis l’air de rien, sur la chanson du quotidien.
Comprenons-nous bien, les psys ne vous demanderont pas d’afficher votre sexualité en grande pompesur le mode « journées portes ouvertes » ! Non, ils vous suggèreront seulement qu’être parents c’est bien, mais continuer à être amants, c’est encore mieux.
Certains vous inviteront même à envoyer régulièrement vos enfants loin de vous ou alors ils vous proposeront à vous de vous expatrier loin d’eux, le temps de petits week-ends buissonniers et amoureux. Et pour la vie de tous les jours avec les enfants, ces psys vous inviteront juste à leur montrer que papa et maman s’aiment et sont reliés par un fil invisible ( l’intimité).
En vacances, mettez votre libido au travail ! Cet aphorisme n’est pas que du vent qui souffle sur le sable chaud. C’est le moment idéal de faire flamber votre MSI et de renouer ce fil conjugal perdu. Vos rejetons auront tout à y gagner aussi. Un père ou une mère désirés et aimés reste la meilleure façon de se construire en tant que petite fille ou petit garçon, la meilleure façon de croire en l’amour avec un petit a et avec un grand A.
Si vous avez encore des scrupules à envoyer les petits chez Mamie ou tante Mathilde pour quelques jours, alors trois explications. Vous trouvez que tout ce que vous venez de lire est bien mais ne vous concerne pas; vous trouvez que tout ce que vous venez de lire est nul, mais vous concerne; vous vous en fichez, votre vie de couple est flamboyante et vous n’avez pas d’enfants ! Dans tous les cas, merci d’être allé jusqu’au bout !
